Il est le régional du camp d'entraînement des Diablotins à Algorfa, non-loin de la côté sud-est de l'Espagne. D'Almeria, où il évolue depuis 2020, il n'est qu'à deux heures de route du point de villégiature de la bande à Mathijssen. Bien installé dans l'équipe promue de Liga, Largie Ramazani rêve maintenant de conquérir la Belgique. Son pays, qu'il a pourtant quitté à l'âge de douze ans. Les interviews ? Il préfère les faire en anglais ("la langue dans laquelle je me sens le plus à l'aise") ou néerlandais ("j'ai fait mes primaires dans cette langue"), qu'en français ("je ne le parle qu'avec mes parents et certains coéquipiers"). Il dégaine pourtant la langue de Molière avec facilité. "C'est toujours un bon moment de retrouver l'équipe nationale. C'est quelque chose de différent dans une saison, qui nous permet de nous retrouver avec les amis. Je suis tout proche de chez moi."
Trois buts pour sa première saison en Liga
Largie Ramazani vit sous les radars des chercheurs d'or depuis des années. Après avoir quitté Anderlecht à douze ans pour Charlton Athletic, il rejoint Manchester United. Dans la couveuse du nord-ouest de l'Angleterre, il gravit les échelons de la formation jusqu'à décrocher six petites minutes en équipe première, lors d'un déplacement d'Europa League à Astana, sous la houlette d'Ole Gunnar Solskjaer. La suite, c'est un départ dans le sud de l'Espagne, où il va aider le club d'Almeria à remonter en Liga pour la première fois en huit saisons. "Je n'ai jamais vraiment eu de position préférée sur le terrain," dit-il, du haut de son 1m67. "J'ai un profil plutôt explosif, avec des qualités de vitesse, d'agilité et de finition. Bon, la finition ne va pas toujours comme je le voudrais, mais c'est déjà du bon niveau. J'évolue dans une division avec le Real et le Barça. Cela me permet de me développer comme homme et comme joueur," précise celui qui compte 23 apparitions cette saison.
"Mon modèle ? Eden Hazard"
Ramazani a profité du surclassement de Loïs Openda chez les Diables pour s'imposer comme une nouvelle référence offensive. "Que je joue à gauche, à droite, en dix ou en neuf, peu importe. J'ai envie d'aller là où le coach a besoin de moi." Son modèle, c'est Eden Hazard. "C'est un grand joueur, je regarde encore les vidéos de ses exploits tous les jours." A chaque rassemblement des espoirs, il voit des coéquipiers partir vers l'équipe A. "Je suis fier de voir ces gars-là partir chez les Diables. Tu te dis que s'ils peuvent partir, tu auras peut-être ta chance aussi. Je ne suis pas d'accord quand on dit que la génération dorée est terminée. Il y a encore de grands joueurs, il y a des leaders partout sur le terrain, il y a de la qualité. Je trouve aussi que le groupe vit bien. On a un super bon mix (sic), on parle néerlandais, français, anglais, ce sont des choses qui font du bien à un groupe. De quoi parle-t-on ensemble ? Des Jeux Olympiques ! Ce serait incroyable de pouvoir y aller ensemble, ce serait la chance d'une vie."