Dans un deuxième temps, "Vivre Comme Avant" souhaite mettre sur pied un service de don et de prêt de matériel adapté pour ces femmes qui peinent à assumer le coût de leur vie post-cancer. Malheureusement, nombre d’entre elles se trouvent dans une situation de précarité, comme le rappelle Aline Zylbersztejn, membre du conseil d’administration : "À l’heure actuelle, la mutuelle ne rembourse que 180€ pour l’achat d’une perruque. Il faut bien se dire que certaines femmes n’ont même pas de mutuelle… ce qui leur bloque complètement l’accès à un matériel qui leur soit adapté. Il y a aussi des femmes qui vivent une vie plutôt normale, mais qui, face à la maladie, se retrouvent dans la difficulté… et ça, ce n’est couvert par aucun organisme officiel en Belgique".
De son côté, Marie-Paule Lecart illustre le coût que représente ce "matériel adapté" : "Une perruque coûte très souvent plus de 1000€. Acheter un soutien-gorge après une mastectomie, c’est-à-dire l’ablation d’un ou de deux seins, pour moins de 50€, c’est très difficile… Et un maillot de bain remboursé par la mutuelle, quand vous n’avez plus de sein, ça n’existe pas. Beaucoup de personnes, surtout avec la crise que nous avons connue maintenant, se retrouvent dans une précarité effective. Ce n’est pas facile lorsqu’on a cessé son emploi depuis un moment et qu’on a d’autres obligations qui suivent et qui accompagnent le traitement et la maladie".
Après l’opération, qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que j’ai encore mes deux seins ? Est-ce que je vais pouvoir m’habiller comme avant ? On se rend compte, dès la sortie de l’hôpital, qu’il va falloir vivre cela
En parallèle de cet objectif d’aide financière, l’ASBL a également à cœur de soutenir les femmes psychologiquement fragilisées par les effets secondaires du cancer. "Après l’opération, qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que j’ai encore mes deux seins ? Est-ce que je vais pouvoir m’habiller comme avant ? On se rend compte, dès la sortie de l’hôpital, qu’il va falloir vivre cela", témoigne Marie-Paule. La perte de cheveux et l’ablation mammaire font partie des étapes difficiles que le cancer et son traitement impliquent. "Traverser la maladie sans cheveu, c’est très difficile. Il est évident que voir une image agréable de soi dans le miroir permet d’affronter la maladie plus sereinement", ajoute Marie-Paule.