L’ASBL "Vivre Comme Avant" lance un crowdfunding pour les femmes atteintes du cancer du sein

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Par Perrine Hubinon

"Vivre Comme Avant" est une association belge au sein de laquelle toutes les bénévoles ont été atteintes du cancer du sein. Son objectif est de soutenir les femmes qui ont récemment été touchées par la maladie. Aujourd’hui, l’ASBL appelle au financement participatif pour pouvoir offrir aux patientes précarisées le matériel post-cancer nécessaire à leur reconstruction.

Dans une quinzaine d’hôpitaux de Bruxelles et de Wallonie, les volontaires de "Vivre Comme Avant" rendent visite aux femmes qui viennent d’être opérées. Si l’objectif premier de ces rencontres est de discuter, informer et rassurer, il arrive également que la première prothèse mammaire soit offerte aux patientes en difficulté. Mais le cancer coûte cher et l’ASBL ne vit d’aucun subside. Elle a donc besoin de l’intervention financière des citoyens pour poursuivre ses objectifs et concrétiser ses futurs projets.

 

Aménager le local de l’association

Dans un premier temps, la somme récoltée permettra à l’association de rénover son local que Marie-Paule Lecart, administratrice, qualifie de "désastreux". "Aller aux toilettes là-bas, c’est une expédition ! Nous ne pouvons même pas offrir ce service", déplore-t-elle. Au-delà de la volonté d’accueillir les patientes dans un endroit salubre, l’administratrice souligne l’importance que revêt un tel endroit pour ces femmes : "Nous avons beaucoup de demandes de femmes qui veulent se réunir entre elles et parler en toute sincérité des choses qu’on ne dit à personne d’autre, des choses dont on ne parle qu’entre personnes touchées par la maladie".

 

Offrir un service de don et de prêt

Dans un deuxième temps, "Vivre Comme Avant" souhaite mettre sur pied un service de don et de prêt de matériel adapté pour ces femmes qui peinent à assumer le coût de leur vie post-cancer. Malheureusement, nombre d’entre elles se trouvent dans une situation de précarité, comme le rappelle Aline Zylbersztejn, membre du conseil d’administration : "À l’heure actuelle, la mutuelle ne rembourse que 180€ pour l’achat d’une perruque. Il faut bien se dire que certaines femmes n’ont même pas de mutuelle… ce qui leur bloque complètement l’accès à un matériel qui leur soit adapté. Il y a aussi des femmes qui vivent une vie plutôt normale, mais qui, face à la maladie, se retrouvent dans la difficulté… et ça, ce n’est couvert par aucun organisme officiel en Belgique".

De son côté, Marie-Paule Lecart illustre le coût que représente ce "matériel adapté" : "Une perruque coûte très souvent plus de 1000€. Acheter un soutien-gorge après une mastectomie, c’est-à-dire l’ablation d’un ou de deux seins, pour moins de 50€, c’est très difficile… Et un maillot de bain remboursé par la mutuelle, quand vous n’avez plus de sein, ça n’existe pas. Beaucoup de personnes, surtout avec la crise que nous avons connue maintenant, se retrouvent dans une précarité effective. Ce n’est pas facile lorsqu’on a cessé son emploi depuis un moment et qu’on a d’autres obligations qui suivent et qui accompagnent le traitement et la maladie".

Après l’opération, qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que j’ai encore mes deux seins ? Est-ce que je vais pouvoir m’habiller comme avant ? On se rend compte, dès la sortie de l’hôpital, qu’il va falloir vivre cela

En parallèle de cet objectif d’aide financière, l’ASBL a également à cœur de soutenir les femmes psychologiquement fragilisées par les effets secondaires du cancer. "Après l’opération, qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que j’ai encore mes deux seins ? Est-ce que je vais pouvoir m’habiller comme avant ? On se rend compte, dès la sortie de l’hôpital, qu’il va falloir vivre cela", témoigne Marie-Paule. La perte de cheveux et l’ablation mammaire font partie des étapes difficiles que le cancer et son traitement impliquent. "Traverser la maladie sans cheveu, c’est très difficile. Il est évident que voir une image agréable de soi dans le miroir permet d’affronter la maladie plus sereinement", ajoute Marie-Paule.

 

Organiser des groupes de parole… pour les hommes

D’après Aline Zylbersztejn, "il est nécessaire d’organiser ces groupes de parole parce que souvent, les maris de femmes atteintes du cancer du sein ne savent pas comment s’y prendre. Ils ne savent pas comment interagir avec leur épouse, comment leur apporter leur soutien, ni même les questions qu’ils peuvent poser". Par ce financement participatif, "Vivre Comme Avant" entend donc aussi créer un espace exclusivement dédié aux hommes qui pourront exprimer leurs craintes et leurs interrogations en toute liberté. Pour Aline Zylbersztejn, cet objectif va de pair avec celui d’accompagner au mieux les patientes tout au long de leur combat contre la maladie.

Pour atteindre son but, "Vivre Comme Avant" a besoin de récolter la somme de 16.000€ avant la fin de l’année 2021. Si vous souhaitez contribuer au financement de ce projet, rendez-vous sur la cagnotte en ligne Leetchi, sur le site GoFundMe. Toutes les informations sont disponibles sur le site de l’ASBL et sur sa page Facebook.

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