L’ascenseur des Marolles doit-il être refait ? Si oui, voici trois projets d’architecture originaux

Le projet qui a recueilli le plus de votes est celui de Sean Rhine, un Allemand "dont le projet d’ascenseur s’inscrit en continuité avec le style du Palais de Justice et enjambe élégamment la rampe Poelaert pour déposer les voyageurs dans le cœur moyenâgeux des Marolles", explique l’association "la Table ronde de l’architecture" dans un communiqué. Noé Morin, l’un de ses responsables a lui aussi été séduit. "Ce projet respecte en tout point le style et l’architecture du palais de justice. C’est est une sorte de prolongement architectural de ce dernier et c’est d’autant plus efficace que les matériaux proposés sont les mêmes que pour le palais, à savoir une pierre bleue".

C’est un autre projet allemand qui a pris la deuxième place du concours. Celui de l’architecte Martin Pawlik. Là aussi, on retrouve des arches. Mais le style est totalement différent. "Cela fait penser à la Renaissance italienne avec notamment des briques rouges comme matériau", indique Noé Morin. Sans oublier le look de la tour où serait logé l’ascenseur qui est aussi singulier et qui ne jurerait sans doute pas dans des villes toscanes comme Florence, Pise ou Sienne.

Le troisième prix revient à un Belge. Bart Baudonck propose une vision plutôt basée sur les styles du 19ème siècle. Des allures d’Art Nouveau, de tour Eiffel ou encore d’énormes entrepôts vitrés avec des structures en métal, typiques de cette époque. Ici, la passerelle pour accéder à l’ascenseur serait en quelque sorte un pont avec des côtés en fer forgés et orné de lampadaires à l’ancienne.

Ces trois lauréats ont été élus parmi une dizaine de projets reçus pour ce concours. "Et pourtant, il n’y a pas de d’argent à la clé, ni de prix spécifiques", indique Noé Morin. "Mais ce qu’on leur offre, c’est d’abord une possibilité de se faire connaitre. Certains sont étudiants. D’autres veulent faire connaître leur travail en Europe, alors qu’ils viennent d’ailleurs dans le monde. Enfin, il y a chez nombre d'ente eux la volonté de travailler bénévolement pour embellir les villes. Et à Bruxelles, il y a beaucoup de travail à ce niveau-là. Cela sert aussi à montrer aux habitants, aux Bruxellois, qu’il y a des alternatives aux dégâts de la "bruxellisation", donc à ces grandes tours de bétons qui ont vu le jour dans les années 60 notamment".

Quand on voit parfois les bâtiments qui sont construits à Bruxelles ou ailleurs pour des budgets nettement supérieurs, on se dit que ces projets auraient sans doute aussi leur place dans l’espace publique

Pour ce concours, l’association n’imposait pas de limite de coût théorique du projet aux participants. "Par contre, on donne une grande importance à leur demander d’utiliser des matériaux locaux, qui peuvent être facilement trouvés, et pour pas trop cher, en Belgique ou à Bruxelles. Ici, si on veut réaliser un des trois projets lauréats, à mon avis, on ne dépassera pas un budget de quelques millions d’euros. Quand on voit parfois les bâtiments qui sont construits à Bruxelles ou ailleurs pour des budgets nettement supérieurs, on se dit que ces projets auraient sans doute aussi leur place dans l’espace publique". L’association lance d’ailleurs régulièrement ce genre de concours architectural en ligne pour proposer des alternatives à des surfaces ou des bâtiments existants. Pas seulement à Bruxelles, mais aussi à Namur, Liège ou encore Anvers.

Pourtant, il ne faut probablement pas trop rêver. Pour l’instant, renseignements pris auprès de plusieurs administrations, il n’y aurait aucun projet envisagé pour remplacer l’actuel ascenseur des Marolles, construit en 2002 par Beliris, le fond fédéral pour Bruxelles, pour un budget de quelque 740.000 euros. Malgré une dernière idée encore plus originale soumise au concours de l’association la table ronde de l’architecture : un funiculaire design entre le palais de justice et les Marolles, et orné d’une fleur d’Iris on ne plus typique de la Région bruxelloise.