Après une entrevue avec le Roi mercredi, suivie d’une autre jeudi avec le Premier ministre Alexander De Croo et les astronautes émérites Dirk Frimout et Frank De Winne, le nouvel astronaute belge Raphaël Liégeois a rencontré jeudi à Bruxelles l’écosystème spatial du pays, avant une tournée scientifique et académique programmée pour le mois de mars, à destination notamment des jeunes générations.
Sélectionné il y a un mois avec quatre autres candidats dans la première cohorte d’astronautes de l’Agence spatiale européenne (ESA) depuis 2009, l’ingénieur et chercheur en neurosciences de 34 ans, qui réside en Suisse où il travaille, était de retour quelques jours au pays pour "démarrer la partie belge de cette aventure", a-t-il expliqué devant un parterre d’entreprises et d’organismes publics du secteur spatial, réunis au Residence Palace, à Bruxelles.
Le Wallon, qui a le statut de candidat astronaute, entamera sa formation le 3 avril prochain au Centre des astronautes européens de Cologne, une institution dirigée par Frank De Winne. Ce dernier a confirmé avoir entamé avec la NASA les pourparlers pour garantir la présence européenne dans les futures missions Artemis (NASA) qui visent à remettre le pied sur la Lune. "On va toujours un cran plus loin", a affirmé devant la presse le secrétaire d’État à la Politique scientifique, Thomas Dermine.
On voulait un astronaute belge
"On voulait un astronaute belge, on voulait qu’il parte dans l’espace, maintenant on voudrait qu’il marche sur la Lune. La génération européenne qui remettra le pied sur la Lune sera celle de Raphaël", a souligné le socialiste. Quant à savoir si le Belge posera effectivement le pied sur le satellite naturel de la Terre, l’incertitude reste forte. L’ESA devrait pouvoir placer des astronautes sur cinq vols vers la Station spatiale internationale (ISS) d’ici 2030, ce qui pourrait mettre Raphaël Liégeois sur orbite. Par ailleurs, trois places sont déjà sécurisées pour l’Europe vers la Lune, dont une pour fouler la surface, d’ici la fin de la décennie, mais on parle ici de la classe d’astronautes précédente. Pour le Belge personnellement, "aller sur la Lune reste très peu probable à l’heure actuelle", convient-il.
La prépondérance donnée aux pays qui fournissent les contributions les plus importantes à l’ESA devrait rester forte, alors que la Belgique est précédée par quatre pays à ce classement. "Ce seront des considérations politiques qui viendront se combiner à des considérations plus techniques et de compétences", relève Raphaël Liégeois. À ce titre, le rôle de Frank De Winne pour diversifier les nationalités présentes dans la sélection ESA doit être souligné, selon Thomas Dermine. "Il y a un choix délibéré de la part de Frank De Winne de constituer une cohorte qui rééquilibre au profit des petits pays, c’est très lourd politiquement".