Grandeur nature

Lausanne, la ville verte et olympique blottie entre la Grande Eau et les collines

© Getty Images

Après quelques heures de Bruxelles en TGV Bruxelles-France, l’équipe de "Grandeur Nature" a posé ses bagages à Lausanne, capitale olympique et siège du CIO depuis 1915.

Capitale du canton francophone de Vaud, elle collectionne plus d’un titre dont l’enviable médaille d’or de l’environnement et du développement durable et le tout récent label de " Ville Verte Suisse ", une distinction qui récompense ses prestations en faveur de ses espaces verts et de son approche durable des zones vertes urbaines. Les 140.000 Lausannois disposent d’un espace vert de 25 m2 par habitant. Parmi ces nombreux parcs, celui de Milan voisine le Jardin botanique et ses 6000 variées de plantes, dans le quartier sous-gare, entre la gare et le lac.

Notre guide, Franziska Werren, nous fait grimper au sommet du crêt de Montriond, une ancienne moraine glaciaire qui déroule une vue panoramique sur le lac, les montagnes et la ville. Le lac Leman, le plus grand lac d’Europe occidentale, dont le nom venu du celte signifie " La grande Eau " le porte bien. Long de 73 kilomètres, large de près de 14 à certains endroits, il a une superficie totale de 582 km2 et peut atteindre jusqu’à 309 mètres de profondeur. Son altitude, à Lausanne, est de 372 mètres au-dessus du niveau de la mer. A comparer avec la hauteur des montagnes qui entourent le lac et dont la plus haute culmine à 1170 mètres.

L’équipe de " Grandeur Nature " a posé ses bagages à Lausanne, capitale olympique et siège du CIO depuis 1915. Capitale du canton francophone de Vaud, elle collectionne plus d’un titre dont l’enviable médaille d’or de l’environnement et du développement durable et le tout récent label de " Ville verte Suisse ", une distinction qui récompense ses prestations en faveur de ses espaces verts et de son approche durable des zones vertes urbaines. Les 140.000 Lausannois disposent d’un espace vert de 25 m2 par habitant. Parmi ces nombreux parcs, celui de Milan voisine le Jardin botanique et ses 6000 variées de plantes, dans le quartier sous-gare, entre la gare et le lac.

Notre guide, Franziska Werren, nous fait grimper au sommet du crêt de Montriond, une ancienne moraine glaciaire qui déroule une vue panoramique sur le lac, les montagnes et la ville. Le lac Leman, le plus grand lac d’Europe occidentale, dont le nom venu du celte signifie " La grande Eau " le porte bien. Long de 73 kilomètres, large de près de 14 à certains endroits, il a une superficie totale de 582 km2 et peut atteindre jusqu’à 309 mètres de profondeur. Son altitude, à Lausanne, est de 372 mètres au-dessus du niveau de la mer. A comparer avec la hauteur des montagnes qui entourent le lac et dont la plus haute culmine à 1170 mètres.

Franziska Werren, notre guide pour le voyage !
Franziska Werren, notre guide pour la semaine !

Objectif 2030 de Lausanne : doubler le nombre de ses arbres

La ville est nichée sur trois collines et présente plus de 500 mètres de dénivelé. Et, donc, revenons à notre grimpette sur la petite colline de Montriond où l’on découvre " les plantages ", des petits jardins mis à la disposition des Lausannois qui habitent à moins de cinq minutes à pied de ces petits enclos.

" D’ici, vous voyez les Alpes, juste en face de nous. C’est déjà la France. On observe un bateau qui vient d’Evian, en Haute Savoie. Et on distingue quelques courageux nageurs à la surface du Lac. On s’y baigne d’ailleurs toute l’année, même si la température est fraîche. Ici, à Lausanne, on a l’habitude de nager pendant le nombre de minutes fixées par le thermomètre : 8 minutes lorsqu’il y a 8°, 25 lorsqu’il en a 25 ! "

Sur notre gauche, un imposant séquoia : " Lausanne recense de très nombreux arbres historiques chouchoutés par les jardiniers de la ville. D’ici 2030, elle s’est fixée comme objectif de doubler le nombre de ses arbres pour rafraîchir le climat en ville et lutter contre le réchauffement climatique. "

Dans les jardins de la ville, l’équipe d’Adrien Joveneau croise Encarnita, binant son lopin de terre : " Je m’occupe de ma plate-bande de fleurs en haut et le reste, c’est le potager. Je pratique la permaculture : pas question d’utiliser de l’engrais ou des produits chimiques. Depuis toute petite, j’ai toujours été fascinée par les jardins. En posséder un en plein cœur de Lausanne, c’est un vrai privilège. J’ai des framboisiers, des groseilliers, du cassis, des raisins, des bettes, des topinambours, des salades quelques choux, des oignons, quelques radis noirs et blancs. Une fois par an, on organise un pique-nique avec tous les propriétaires-jardiniers. "

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La petite San Francisco de la Suisse, la ville des vélos électriques

Autre particularité de Lausanne, qui privilégie la mobilité douce – les vélos électriques, ici, ont la cote et constituent le moyen de transport idéal dans cette ville où " on n’en finit pas de monter et de descendre "- et les transports en commun, les trolleys-bus, le métro et le train. La ville accorde à chaque visiteur séjournant dans un hôtel ou un camping une carte qui accorde un accès gratuit aux transports publics. " C’est la Lausanne Transport Carte. Elle permet non seulement de se déplacer en ville mais aussi à l’extérieur, en empruntant le train qui vous emmène jusqu’aux pittoresques villages vignerons de Lavaux. "

Lausanne, quatrième ville suisse en population, est la seule à posséder un métro, un moyen de transport très pratique dans une cité qui cumule à ce point les dénivelés qu’on la qualifie aussi de " petite San Francisco de la Suisse ". Un métro qui vaut à lui seul le déplacement : à chaque arrêt correspond un jingle évoquant ses caractéristiques : le cri des mouettes à " Ouchy ", où se déploient les quais et l’embarcadère du Leman, le bruit de l’eau à l’entrée de la station " Flon " pour évoquer une des deux rivières de la ville avec celle de La Louve, ou encore le son des pas de danse à l’arrêt " Ripone-Maurice Béjart. " Cette ligne 2 du métro lausannois est automatique. Lausanne est la plus petite ville au monde à disposer d’un tel métro sans conducteur.

Ici, la modernité s’associe au passé : c’est le guet de la ville en personne, une véritable star à Lausanne, qui annonce ces arrêts du métro. Le guet de Lausanne, c’est la plus ancienne tradition de la ville : elle remonte à l’an 1405. Il était alors chargé de la surveiller du haut du beffroi de la cathédrale à laquelle on accède après avoir franchi ses quelque 224 marches. " Au Moyen Age, les maisons de Lausanne étaient construites en bois. Des quartiers de la ville étaient régulièrement la proie des flammes. Pour éviter ces drames, les responsables de la ville ont décidé de nommer un guet chargé de donner l’alerte dès qu’un incendie se déclarait dans la ville. Il sonnait les cloches de cette cathédrale gothique pour appeler la population à l’aide et lutter contre le feu. Aujourd’hui, il annonce l’heure, depuis dix heures du soir jusqu’à deux heures du matin. Lausanne est l’une des très rares cités d’Europe disposant d’un service de guet chaque jour de l’année et cela, sans interruption depuis plus de 600 ans. Les Lausannois sont très attachés à cette tradition. Et pour la première fois depuis son origine, c’est une femme qui, depuis le mois d’août dernier, est chargée de scander les heures " précise Franziska.

La découverte de Lausanne se poursuit. L’équipe d’Adrien Joveneau a quitté le cœur de la ville depuis une dizaine de minutes de raidillon et Alex, le preneur de son, se déleste de son matériel de mixage dans la campagne de l’Hermitage, un vaste espace vert et féerique, point de départ de nombreux chemins de randonnées en forêt, balisés en jaune. L’Hermitage, c’est aussi une très belle bâtisse historique transformée en musée. Cet autre poumon vert de la ville est entretenu par les moutons qui, contrairement aux tondeuses, se moquent des multiples pentes et des raides talus qui sillonnent la ville pour en brouter l’herbe.

Le Leman, sa plage, ses terrasses, son air de Riviera

En route pour le Leman : il suffit de descendre les interminables escaliers du marché, couverts et entièrement en bois, traits d’union direct entre le haut et le bas de la Cité. Avant d’atteindre la place de la Palud, le cœur marchand de Lausanne, on découvre l’ancienne académie, une ancienne école de théologie créée par les Bernois en 1537 et qui devint la première académie réformée francophone d’Europe. Et en face, le Parlement aux abords desquels paissent les moutons dans les 158 parcelles où sont plantés les 158 ceps de chasselas, le fameux cépage blanc de cette région de vignobles : un cep de vigne par parlementaire.

Il suffit d’une brève descente pour se retrouver à Ouchy, son embarcadère et ses terrasses aux airs de Riviera. On se croirait face à la mer, s’il n’y avait ces collines au loin, offrant au regard un paysage d’exception. Et un décor chargé d’histoire. En 1144, les habitants d’Ouchy bénéficièrent d’une franchise de l’évêque de Lausanne, leur octroyant la liberté de gérer à leur guise le trafic marchand accostant au port. Une autonomie annihilée par les Bernois six siècles plus tard. C’est le docteur Francis-Marius Messerli, né à Lausanne et farouche défenseur de l’environnement, qui créa la Confrérie des Pirates d’Ouchy en 1934 et acquit le bateau " La Vaudoise " en 1948. Elle est équipée d’un gréement classique : deux voiles latines et un foc. Aujourd’hui, elle navigue pendant l’été grâce à son équipage de bénévoles, restituant le décor d’antan au Leman. Les habitants d’Ouchy peuvent obtenir leur passeport oscherin, témoignant de leur attachement à la commune libre.

Le docteur Messerli ne fut pas seulement un pionnier de la sauvegarde de la Nature – il fut élu président de la commission franco-suisse pour la protection des eaux du Rhône contre les pollutions – c’était aussi un passionné de sports. Il fait la connaissance du baron Pierre de Coubertin, père fondateur des jeux olympiques modernes, devient son collaborateur et est un des fondateurs du Comité Olympique suisse en 1912. Car, on l’a dit, Lausanne s’enorgueillit aussi d’un autre titre, celui de capitale olympique, attribué en 1994.

A portée d’arbalète des quais d’Ouchy et de son embarcadère, quai de Belgique, se déroule le vaste parc olympique, ses remarquables sculptures évoquant autant de disciplines sportives et une véritable piste d’athlétisme sur laquelle vous pourrez tester vos performances en bord du Leman. Et puis, unique au monde, le prestigieux musée olympique, première attraction culturelle de Lausanne est consacrée à toutes les dimensions de l’olympisme historique et moderne.

Le " Leman " regorge de découvertes de la nature, de surprises visuelles et culturelles. Si vous vous baladez sur ses rives, vous découvrirez aussi la statue en bronze de Freddy Mercury. L’iconique et regretté chanteur de Queen était un habitué du fameux festival jazz de Montreux. On retrouve d’ailleurs le Leman sur la pochette de son album " Made in Heaven ". Montreux et son festival, elle aussi au bord du lac Leman, à moins de trente kilomètres de Lausanne, inspira encore un autre groupe célèbre. Deep Purple y composa un de ses riffs les plus décoiffant, un morceau enregistré en 1971 et qui demeure un monument du rock : " Smoke on The Water ", dont le titre et les paroles étaient directement inspirés par l’incendie qui ravagea le casino de Montreux quelques jours plus tôt.

Lavaux, ses vignobles en terrasse et ses trois soleils

Mais foin des plaisirs auditifs, cap sur Lavaux qui, sur les hauteurs de Lausanne, alignent ses vignobles en terrasse. Et à Grandvaux, à deux pas de la gare qui la relie à Lausanne, on croise une autre statue en bronze, celle de Corto Maltese, posée au cœur de la modeste place du village des vignerons. Le célèbre héros d’Hugo Pratt, le plus illustre de ses habitants, domine le paysage, l’anneau d’or à l’oreille, face au Leman et aux montagnes alpines.

La région de Lavaux qui surplombe à plus de 500 mètres les rives du Léman, est une fantastique destination d’excursion, en particulier à la fin de l’été. Si la région est un terroir magnifique pour la culture du vin, elle est surtout d’une beauté à couper le souffle en toute saison avec sa vue sur les vignes, le lac et les sommets alpins.

" Ici, nous avons trois soleils, celui du ciel, celui du lac et celui des murs " se plaisent à rappeler les Lausannois. Un argument-massue qui a permis au vignoble de Lavaux d’être inscrit depuis 2007 au patrimoine mondial de l’Unesco. Il est devenu le sixième vignoble au monde à décrocher cette distinction, au terme d’une bataille de trente ans engagée dans la foulée d’une votation populaire. Lavaux, ce sont des kilomètres de murs empierrés bâtis par les Romains il y a 2000 ans qui contemplent les alpes savoyardes en face et les alpes valaisannes et vaudoises à l’est. C’est l’évêque de Lausanne qui, dès le XIIe siècle, a entamé les travaux de terrassement de Lavaux pour y planter les vignes dont le vin à lui seul générait le quart de ses revenus.

La verrée, la raisinée et faire schmoliz

A deux pas de la gare de la gare de Grandvaux, nous avons rendez-vous avec Simon Vogel, le petit-fils de Samuel, le fondateur du domaine Croix Duplex qui a acheté ses premières terres sur les hauteurs du village en 1929. " Mon père a étendu le domaine en rachetant plusieurs terres vinicoles. Aujourd’hui, il s’étend sur 27 hectares de vignes, dispersés sur différentes régions viticoles du canton. Dans les années’60, on parvenait à vivre de ce métier de vigneron avec un hectare de terre. Ce n’est plus imaginable aujourd’hui. Je suis diplômé en viticulture et en œnologie, passionné du vin et amoureux de ce terroir " Sur sa grande terrasse et sa véranda, la vue sur le Leman est imprenable. "La majorité de nos cépages, c’est du chasselas, le cépage blanc typique de la Suisse romande. Mais nous proposons 14 autres cépages et 27 vins différents". Simon n’est pas seulement un adorateur de Bacchus, c’est aussi quelqu’un qui aime partager sa passion dans la convivialité. " Ce domaine fut le premier à avoir produit du chasselas. C’est le vin d’apéritif idéal qui se marie avec bonheur à la fondue ou à la raclette. Ou se déguste avec un vieux gruyère ou du caramel salé. Et puis ici, dans le pays de Vaud, nous avons la traditionnelle " verrée ", qui crée un important lien social, de rencontres et de partages avec les gens du coin, un verre d’apéro à la main. Régulièrement, nous organisons aussi des soirées sur le thème " vin et humour, où nous invitons un humoriste à nous partager ses histoires avec les produits de nos vignes".

Dans le canton de Vaud, tout est d’ailleurs prétexte à échanges entre les habitants, comme la préparation de la " Raisinée " : ce vin cuit à base de chasselas dans un grand chaudron pendant trois jours, le temps de se transformer en un concentré, est fort apprécié dans la préparation de pâtisseries mais surtout pour les liens tissés entre tous ceux qui participent à la cuisson. Au fait, connaissez-vous l’expression : "Faire schmoliz" ? Il s’agit d’un rituel pratiqué ici, en Suisse romande, au cours duquel deux personnes décident de se tutoyer en partageant un verre de vin.

En descendant des vignobles en terrasse de Lavaux pour retrouver le cœur de Lausanne, les hommes et les femmes que nous croisons nous disent aimablement " bonjour ". Décidément, outre les charmes naturels de Lausanne, ses habitants ont décidément le sens de l’accueil et de la bienveillance ancrée dans les gênes.

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