"La voix aborigène" serait un organe consultatif qui pourrait conseiller directement le gouvernement et le parlement sur les lois et les politiques qui affectent la vie des peuples autochtones. Ses recommandations ne seraient donc pas contraignantes, mais cela représenterait un levier d’influence sur certaines politiques.
Le fonctionnement de cet organe a été pensé par deux chercheurs d’origine autochtones, sur demande du gouvernement. Ils ont écumé le territoire australien à la rencontre des différents peuples autochtones pendant 18 mois, consultant près de 9500 personnes et organisations sur la forme que devrait prendre cette "voix aborigène".
Selon la proposition sur la table, cet organe serait composé de 24 membres, représentants les différentes communautés autochtones à travers le pays. Ces personnes rempliraient un mandat de quatre ans.
Ajoutons que l’objectif n’est pas que cet organe s’exprime sur toutes les politiques, mais seulement sur celles liées "au bien-être social, spirituel et économique des peuples aborigènes et des îles du détroit de Torres".
En Australie, les autochtones représentent environ 3% des habitants et font partie des franges de population les plus précarisées. Les problèmes sont multiples : leur espérance de vie est plus faible, leurs enfants accèdent plus difficilement à l’enseignement, ils courent aussi 25 fois plus de risque d’être un jour incarcérés. Réussir à gommer ces inégalités est un des grands défis de l’Australie. Echouer à accomplir cette tâche est "une honte nationale", a déclaré l’ex-Premier ministre australien.
Les autorités australiennes espèrent donc aider ces communautés à se relever en leur donnant un poids politique plus important.