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Hainaut

L’autel de la mort qui tue à Tournai : "Il y a beaucoup de couleurs" et "quelque chose de joyeux"

"Moi je suis venue pour mon papa qui est décédé il y a quelques mois". Laurence n’est pas toute seule à porter son deuil. Elle est venue en famille déposer une photo de Paul sur l’autel monumental installé dans l’église Saint-Nicolas de Tournai. La tradition mexicaine prévoit qu’on dépose aussi une offrande afin de nourrir l’âme du défunt. "Mon papa adorait manger. Quand on allait chez lui, on avait une crêpe ou une gaufre, alors j’ai décidé de lui faire des crêpes."

"Ma maman est décédée l’année dernière, du Covid, et à l'époque, cet autel m’a vraiment aidé à supporter ce décès", explique Marjo, membre du collectif Garage qui organise le festival de "La mort qui tue" pour la deuxième année. "Alors il fallait qu’elle soit à nouveau ici cette fois-ci, aux côtés des petits vieux de la famille".

Un autel rempli d’offrandes et de photos de défunts.
Une manifestation en faveur de la mort égayait la parade, samedi.
Un crâne fleuri, signe que "La mort et la vie se côtoient", explique Kathy Contreras.

"Une façon différente de voir la mort"

Au programme du festival, des concerts, des expos, une parade et cet autel fleuri qui semble parler aux habitants. "Il y a beaucoup de couleurs, c’est une façon différente de voir la mort", estime Laurence. "Il y a quelque chose de joyeux. Ça dégage de l’amour. Pour des fêtes autour de la mort, c’est ce qu’il faut", ajoute Marjo.

Florilèges, une installation de Fabiola Flores Murguía.
Florilèges, une installation de Fabiola Flores Murguía. © P.W. - RTBF

Kathy Contreras, Mexicaine à l’initiative de l’événement, souhaitait faire vivre la fête des morts dans sa ville d’adoption pour partager cette culture avec son fils. "La mort est universelle, mais au Mexique, on la nomme, on lui donne des surnoms : la Pelona, la Dientona, la Ojona, soit la chauve, celle qui a des grandes dents, des grands yeux. C’est une manière de la rendre plus concrète, de prendre le contrôle sur elle. Au final, on n’a aucun contrôle, mais au moins on rigole et ça décharge."

Un autel de la mort qui tue à Tournai (reportage audio)

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