La majorité flamande N-VA-CD&V-Open Vld se trouve devant une année politique charnière au cours de laquelle elle devra prendre une série de décisions importantes avant 2024, année électorale. L’équipe de Jan Jambon (N-VA) a encore quelques dossiers sur le feu : la pollution à l’azote qui met le monde agricole en ébullition, la ligne à haute tension Ventilus et l’énergie dont les prix flambent. Le tout dans un contexte budgétaire tendu. Même si elle est loin d’être dans la même situation budgétaire que ses consœurs francophones, la Flandre s’attend tout de même à un déficit d’1,7 milliard d’euros en 2023.
Ce problème risque de mettre le CD&V devant des choix difficiles. L’an dernier, le gouvernement flamand a décidé d’une indexation des allocations familiales d’1% au lieu de 2%. Vivement critiqués, les chrétiens-démocrates veulent faire marche arrière. Mais la mesure pourrait les placer devant un dilemme : soit 2% pour les allocations familiales, soit des moyens complémentaires pour revoir l’accord sur l’azote conclu dans la douleur.
Le plan azote
Le gouvernement a contraint une quarantaine d’exploitations agricoles classées rouge pour leur pollution, issue des effluents d’élevage, à fermer en raison à la fois de leur localisation et de leurs émissions d’azote. D’autres devront consentir de lourds investissements si elles veulent poursuivre leurs activités. Le projet d’accord a recueilli quelque 19.000 réclamations.
Le CD&V, traditionnellement proche du monde paysan, a choisi comme nouveau ministre de l’Agriculture Jo Brouns, un Limbourgeois à l’ancrage local et rural fort. L’homme a assuré qu’il tiendra compte des nombreuses doléances reçues. Il maintient les objectifs de réduction de pollution à l’azote mais veut qu’un débat balise leur réalisation, avec les agriculteurs.
L’accueil de l’enfance et Ventilus
La situation du CD&V sera encore compliquée par un troisième dossier qui le concerne directement : l’accueil de l’enfance dont il a également la compétence dans le chef d’Hilde Crevits. Des scandales ont poussé le Parlement flamand à mettre sur pied une commission d’enquête. Les recommandations qui en sont issues demanderont également des moyens pour être mises en œuvre.
Ventilus constitue aussi un dossier sensible, en particulier pour le CD&V. Une ligne à haute tension doit traverser la Flandre occidentale – province où les chrétiens-démocrates disposent d’une assise importante – pour acheminer l’électricité produite par l’éolien en mer. Le projet se heurte à l’opposition des communes concernées et de certains groupes d’action qui réclament que la liaison soit enterrée. Mais cette option paraît irréalisable et l’intendant chargé de mettre en œuvre le projet a remis un rapport qui préconise des lignes aériennes.