Coronavirus

Le 17 mars 2020, il y a pile deux ans, le premier confinement était décidé : faut-il craindre un nouvel isolement dans l'avenir?

Doit-on craindre un nouvel isolement ?

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Par Maud Wilquin

C’est il y a deux ans jour pour jour que les Belges s’apprêtaient à vivre leur tout premier confinement. Deux ans de mesures difficiles à tenir pour la population, tant sur le plan moral que financier. Cinq vagues qu’il n’aurait pas été possible d’éviter, à en croire l’épidémiologiste Marius Gilbert (ULB) : "Si nous avions maintenu les mesures plus longtemps, nous n’aurions peut-être pas eu de remontée des cas de contamination maintenant… mais nous l’aurions eue plus tard", confie-t-il. "Il y a une forme d’équilibre que l’on doit retrouver entre l’impact sanitaire et l’impact social et économique des mesures."

Et cet équilibre a été rendu possible le 4 mars dernier grâce à l’immunité naturelle et à la vaccination : "Il ne faut pas imaginer que le virus est devenu inoffensif intrinsèquement. Sans la vaccination et l’immunité naturelle, Omicron serait aussi dangereux que la première souche", indique l’épidémiologiste Marius Gilbert (ULB). "On le voit dans les pays dans lesquels la vaccination est plus faible."

Malgré tout, relâcher les mesures ne signifie pas que la crise sanitaire est derrière nous pour autant. Entre le 10 et le 16 mars dernier, 161 personnes ont été admises à l’hôpital. C’est une augmentation de 13% par rapport à la semaine précédente.

Et selon l’épidémiologiste, bien que les différents variants rencontrés ces deux dernières années devraient permettre de maintenir dans la durée une protection contre les formes sévères, "il n’est pas impossible de détecter un variant plus virulent" pour lequel on recommanderait à nouveau l’usage du port du masque à l’intérieur, par exemple.

"Nous aurons encore des vagues épidémiologiques similaires à Omicron. Mais je pense qu’il est relativement improbable que nous vivions encore un confinement à très grande échelle comme nous l’avons vécu dans le passé", estime-t-il. "Ce qui a toujours orienté la gestion et les confinements, c’est la menace qui pesait sur le système de soin, la préservation de la capacité d’accueil en soins intensifs et la capacité à traiter les pathologies générales d’urgence. Or à présent, par le fait des différentes doses de vaccin et par le fait des vagues successives, une immunité s’est construite et a réduit la proportion de personnes qui développent encore des formes sévères du virus. S’il n’y a pas de menace sur les soins intensifs, je nous vois mal revenir à des confinements aussi importants et impactants sur la vie sociale et économique."

Ces confinements justement, les voici.

La première vague

© Martin Bertrand / Hans Lucas

Le 17 mars 2020, le gouvernement de Sophie Wilmès se réunit pour mettre en place le tout premier confinement total de la Belgique. L’idée est de prendre des mesures fortes pour contrôler la situation au plus vite et éviter la saturation des hôpitaux comme c’est le cas en Italie, par exemple. Chez nous, on recense à ce stade 14 décès et 1486 cas d’infection.

Les Belges se réinventent alors, travaillent à domicile, demandent à être aidés financièrement… ou mettent la clé sous la porte. Les étudiants et élèves, eux, découvrent les cours en ligne.

Seule une poignée de professions continuent de travailler en présentiel, dont le personnel soignant, applaudi chaque soir à 20h.

Au plus fort de la crise, 5.759 personnes sont hospitalisées, plus de 5.000 sont décédées.

En mai, le gouvernement autorise déconfinement progressif. Les Belges retrouvent petit à petit leur liberté… mais le répit n’est que de courte durée. Le pays s’apprête à vivre une deuxième vague.

La deuxième vague

© RTBF

Avec le retour des vacances et la rentrée scolaire, la deuxième vague submerge le territoire en octobre 2020. Le gouvernement De Croo cette fois durcit à nouveau les mesures. Cette fois, il ne s’agit pas d’instaurer confinement mais bien un couvre-feu pour contrer le virus.

En novembre pourtant, la Belgique est la plus atteinte d’Europe avec un pic de 7.221 patients hospitalisés. 14.043 personnes ont perdu la vie.

Le 2 novembre, un deuxième confinement est mis en place. Pour retrouver un semblant de liberté, les maisons de repos devront attendre le 22 février. Pour la majeure partie de la population, le déconfinement est par contre proclamé au mois de mars, soit trois mois après le lancement de la campagne de vaccination, le 5 janvier 2021. Mais pour différents secteurs, tels que l’Horeca, il faudra encore patienter. Les Belges ne sont pas au bout de leurs peines.

La troisième vague

© Valentin Bianchi / Hans Lucas

Fin mars déjà, le gouvernement renforce de nouveau les mesures sans appliquer de confinement à proprement parler. Les rassemblements sont limités, les cours en présentiels sont suspendus et les magasins non-essentiels doivent fermer temporairement leurs portes. C’est cette fois aux variants britannique et brésilien que la Belgique fait face.

Le 3 avril, le pic de la troisième vague est atteint : 2.913 personnes sont hospitalisées, 23.130 sont mortes.

Finalement, la situation sanitaire s’améliore un mois plus tard, fin avril, et les restrictions s’assouplissent progressivement jusqu’au mois d’août.

La quatrième vague

© Belgaimage

En octobre 2021 rebelote, experts et gouvernements se réunissent de nouveau pour lutter cette fois contre le variant Delta déjà bien installé.

Grâce à l’avancée de la campagne de vaccination, il n’est plus question pour les citoyens de faire les 400 pas chez eux ni de respecter un couvre-feu. En revanche, ils seront de nouveau dans l’obligation de porter le masque et devront présenter pour la première fois un Covid Safe Ticket dans les établissements Horeca par exemple. Dans les semaines qui suivent, les discothèques et établissements culturels sont par contre contraints de fermer leurs portes.

Le pic est atteint le 22 novembre avec 3.707 patients hospitalisés et plus de 25.000 décès depuis le début de la crise.

La cinquième vague

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En décembre, le variant Omicron fait son apparition en Belgique. Pourtant dès janvier, le gouvernement décide de lever les mesures petit à petit jusqu’à annoncer, le 4 mars dernier, la suspension du Covid Safe Ticket et la fin du port du masque obligatoire...

 

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