Bruxelles est sauvée ! Le 714e Meyboom a été planté, en temps et en heure, à l’angle entre la rue du Marais et la rue des Sables, dans les anciens bas-fonds de la ville. Il était 16h42 lorsque l’arbre de joie, coupé ce mardi 9 août au matin, dans le Bois de la Cambre, a été redressé pour prendre racine dans une taque d’égout, dans une ambiance de joie et de fête. Les premiers hourras depuis trois ans : l’édition 2020 avait dû être annulée et celle de 2021 réduite à plus simple expression, en raison du covid.
Les bûûmdroegers, porteurs de l’arbre, ont trouvé la force de réaliser ce dernier effort, eux qui, après la coupe, ont sillonné les communes de Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek avant de présenter l’arbre à la foule sur la Grand’Place de Bruxelles et de se rendre à l’endroit de la plantation. On le rappelle : la tradition, qui remonte au 13e siècle, exige que l’arbre soit planté avant 17h sinon l’honneur reviendra aux Louvanistes.
Attention aux Louvanistes
Ce serait d’ailleurs suite à un affrontement entre Bruxellois et Louvanistes que ce folklore, inscrit au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco, serait né.
Nous sommes en 1213. "À cette époque, les bourgeois de Bruxelles fréquentaient volontiers des guinguettes, nommées jadis "granges" et situées au nord de la ville, au-delà des remparts, à l’endroit dit "Marais aux Cygnes" (emplacement du quartier actuel de la rue du Marais)", rapporte la confrérie des Compagnons de Saint-Laurent, organisatrice du Meyboom.
"Le fisc communal qui percevait de lourdes taxes sur la bière dans les établissements de la ville, n’avait aucun droit de taxer hors des murs la boisson favorite des Bruxellois. Le Lambic se débitait donc à prix doux aux Granges du Marais. Des Louvanistes, en querelle avec les Bruxellois à propos des taxes sur la bière, se présentèrent en force dans le quartier une après-midi de 1213 et attaquèrent à l’improviste la grange dénommée "Het Cattenhuys" où une noce bruxelloise festoyait."
Les Compagnons de Saint-Laurent interviennent et chassent les assaillants. Pour consacrer cette victoire, le duc Jean de Brabant accorde aux Bruxellois le privilège de planter un arbre de joie chaque 9 août, veille de la fête de Saint-Laurent.
Lors du Meyboom, plusieurs groupes folkloriques participent outre les Compagnons de Saint-Laurent et les bûûmdroegers, les poepedroegers (porteurs de géants), les gardevils (en charge de la sécurité du cortège et de l’arbre, parmi lesquels le bourgmestre Philippe Close) ou encore la fanfare du Meyboom.