Schubert revisité ? Revisité par qui ? Pas tellement par Matthias Goerne, qui en est assurément un interprète de premier plan, mais que l’on connaît depuis longtemps pour son art de ciseler les mots et d’exprimer les tréfonds de l’âme tourmentée. On le retrouve ici dans un choix d’une vingtaine de lieder pour baryton, les uns connus comme An Silvia, Der Tod und das Mädchen, Erlkönig ou Ganymed, les autres plus rares comme par exemple les trois Gesänge des Harfners (d’après Goethe) ou l’ample (7’40’’ !) Des Fischers Liebesglück.
Non, s’il y a revisite — et elle est réelle — c’est parce que Goerne a confié à son ami et accompagnateur le pianiste et compositeur Alexander Schmalcz le soin de réaliser de nouvelles orchestrations de ces mélodies. Et ce sont donc ces versions — assurément différentes des orchestrations du XIXe siècle qu’on entend d’habitude — qui sont proposées ici dans l’interprétation de l’excellente Deutsche Kammerphilharmonie Bremen. L’occasion donc, de redécouvrir ou de découvrir ces mélodies sous un jour nouveau, mais toujours aussi expressif et intense.
CD Deutsche Grammophon/Universal