Le Brésil, l’un des favoris de la Coupe du monde 2022, présente un double visage au Qatar. Côté pile, il régale avec son football "samba". Côté face, il sait se montrer cynique et fermer l’accès à son rectangle.
Avant de faire danser la Corée du Sud, les "Pentacampeón" ont dégoûté à la Serbie et à la Suisse dans les deux premiers matches. Les deux nations européennes ont été incapables de cadrer le moindre tir. Il a même fallu attendre la deuxième période contre le Cameroun pour un arrêt d’un gardien brésilien. Ederson, qui a relayé Alisson pour le troisième match, a dû intervenir sur une tête de Bryan Mbeumo. Il a donc fallu 227 minutes avant que la forteresse auriverde ne connaisse une légère faille.
Bien sûr ce match, le Brésil a fini par le perdre. Mais il était déjà qualifié et avait procédé à 10 changements au coup d’envoi. Et malgré ce ravalement quasi total du onze de base, la Seleçao n’a finalement subi que trois tirs. Si on ajoute les six envois coréens en 1/8e de finale, on obtient neuf tentatives entre les perches brésiliennes. Et deux buts. Seul le Maroc avec un (auto) goal encaissé et sept tirs cadrés concédés.
Derrière les artistes offensifs Neymar, Vinicius ou Richarlison, les éléments défensifs "bossent" pour fermer la boutique et protéger l’accès au rectangle. Casemiro, la pointe basse du triangle médian, a par exemple gratté 27 ballons en 3 matches. Les défenseurs auriverdes ont aussi contré six frappes.
Capables de faire danser la Corée du Sud pendant 45 minutes et des plus belles envolées offensives, les Brésiliens ont aussi les armes pour défendre. Une constante sous Tite. Le Brésil de l’ancien mentor des Corinthians affiche 0,4 but encaissé par match. Après 80 rencontres, la stat acquiert une certaine valeur. Le technicien a d’ailleurs cherché a stabilisé sa ligne arrière dès le début de son mandat en jouant avec une sentinelle puis un double parechoc. Depuis le duel contre la Suisse, il est revenu à un 4-3-3 avec un seul récupérateur.
Combien de temps cette solidité défensive tiendra-t-elle ? La quête d’une sixième étoile, celle que tout un pays attend depuis 20 ans, passera certainement par-là. Les arabesques offensives ne suffisent pas toujours à gagner des titres et Tite le sait mieux que quiconque.
En Russie, le Brésil n’avait encaissé qu’un but avant de s’incliner face à la Belgique à Kazan. L’histoire a repassé douloureusement les plats lors de la dernière Copa America. Les filets brésiliens n’avaient tremblé qu’une fois avant la défaite en finale contre l’Argentine. Un revers à domicile, sur le plus petit écart et face au grand rival. L’application de la triple peine.