La commission du Budget du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé mercredi midi, à majorité contre opposition, le budget 2022 de l'entité.
"Il s'agit d'un budget prudent mais ambitieux", a défendu son ministre du Budget, le socialiste Frédéric Daerden.
L'épure est en effet caractérisée par des dépenses en hausse de quelque 7% par rapport à 2021, notamment au profit des jeunes générations, entre autres via le refinancement de l'ONE, la poursuite de la mise en oeuvre du Pacte pour un enseignement d'excellence, ou encore une amplification du refinancement programmé de l'enseignement supérieur.
D'autres dépenses sont aussi prévues pour assumer les conséquences d'un récent accord sectoriel dans l'enseignement, une prochaine indexation des salaires, ainsi que les suites des inondations catastrophiques de l'été dernier.
Pénalisées par une série de paramètres techniques, les recettes de la Fédération n'évoluent, elles, guère favorablement. Conséquence: le déficit programmé tournera à nouveau autour du milliard d'euros l'année prochaine. Et il devrait encore continuer à se dégrader jusqu'en 2026 au moins, a averti le ministre.
L'endettement de la Fédération devrait en conséquence continuer à gonfler. Selon des estimations de la Cour des Comptes, à politique inchangée, en 2023, la dette de la FWB pèsera plus que l'ensemble de ses recettes annuelles. Une première.
"Si la dette est actuellement soutenable, cette situation pourrait être mise en péril par l'absence de maîtrise du déficit annuel ou une remontée des taux d'intérêt", s'inquiète d'ailleurs la Cour. Une situation d'autant plus préoccupante que l'entité n'a pas de levier pour augmenter ses recettes et que ses dépenses sont, elles, pour la plupart obligatoires.
L'essentiel des 12 milliards de budget annuel de la Fédération sert en effet à payer des salaires, ceux des 120.000 enseignants notamment.