Dans ce regard sport du 6/8, Gilles Goetghebuer nous emmène dans le monde de l’équitation, et plus particulièrement dans les coulisses d’un marché moins connu que celui du monde du ballon rond mais qui, en réalité, rivalise avec les sommes astronomiques de celui-ci.
A cette époque de l’année, les ventes aux enchères de chevaux s’activent plus que jamais. Pour cette édition, le monde équestre s’est adapté comme tout un chacun. La France a ainsi lancé "La Semaine digitale du cheval" (du 5 au 13 décembre). Le principe est de proposer aux amateurs de sports hippiques un gigantesque salon virtuel où chaque filière équine pourra présenter ses activités : débats, conférences, retransmission d’évènements depuis quatre hippodromes français. C’est gratuit et les infos sont à retrouver ici.
Des montants insoupçonnés
La valeur de certains étalons rejoint les sommes dépensées par les plus grands clubs pour s’octroyer les footballeurs vedettes. En 2001, le transfert record de Zinédine Zidane avoisinait les 75 millions d’euros. Un an plus tôt, l’étalon Fusiachi Pegasus faisait tout aussi fort, vendu pour un montant de 60 millions de dollars. Vingt ans plus tard, les sommes ont explosé tant dans le monde du foot que celui des chevaux de course. Récemment, une offre a été faite à plus de 200 millions de dollars pour acquérir un pur-sang anglais appelé Frankel, soit le montant déboursé par le Paris-Saint-Germain pour s’attacher les services de Kylian Mbappé. Petite nuance cependant pour les chevaux. Le propriétaire du cheval est également maître de sa descendance, ce qui n’est heureusement pas encore le cas pour les footballeurs.
Millionnaire sinon rien ?
Il faut donc mettre la main à la poche pour devenir propriétaire d’un étalon performant. Aujourd’hui, il est également possible d’acheter un embryon de champion. Les chevaux peuvent désormais s’acheter avant même la naissance. A partir de deux parents champions, on procède à une insémination artificielle. S’il y a fécondation, l’œuf fécondé est implanté dans l’utérus d’une mère porteuse qui donnera naissance onze mois plus tard à un futur champion. Du moins, en théorie. Cette technique permet à la mère génétique de poursuivre sa carrière sportive et d’assurer une descendance plus large en fécondant plusieurs poulains par an. Notons que cette technique est interdite pour les pur-sang anglais participant aux courses dans les hippodromes. Elle est par contre tout à fait licite pour les pur-sang arabes, les chevaux de jumping, ceux de courses d’endurance, ceux de concours, etc. Ces embryons coûtent quelques milliers d’euros, mais aucun investissement de ce type n’a jusqu’alors été rentable. Il suffirait cependant d’un succès pour créer une bulle spéculative.