Le premier scientifique à défendre l’existence des calmars géants s’appelle Pierre Denys de Monfort. Il écrit en 1802 un supplément à l’ " Histoire Naturelle " (l’encyclopédie zoologique de référence au temps des Lumières) dans lequel il défend en argumentant l’existence des céphalopodes géants. Pour l’anecdote, en 1818, Napoléon en exil sur l’île de Sainte-Hélène, expliquera au maréchal Bertrand (un de ses compagnons d’exil) que ce texte n’était qu’un ramassis d’absurdités. Il dit ceci :
" Cela me paraît une fable. Ce sont des poissons immenses qui ont, dit-on près d’une demi-lieue. Ce sont des espèces d’huîtres avec des grands bras en forme de serpents, qui attaquent les bateaux et avec leurs bras, enlacent les mâts, les voiles et les vergues, les font pencher et couler. Il y trop peu de faits de cette nature, pour prétendre à l’existence de tels animaux. Cela est fâcheux comme tout ce qui donne des idées fausses. Cela n’est propre qu’à augmenter la frayeur des marins dans leurs navigations. "
L’ex-empereur des français, comme les scientifiques de son temps est complètement à côté de la plaque. Mais il faut attendre 1853, pour qu’enfin, les chercheurs admettent l’existence du calmar géant. Cette année-là, un spécimen s’échoue sur une côte du Danemark, et le savant Johannes Japetus Steenstrup publie quelques années plus tard sa description scientifique. On crée alors pour cet animal, le genre " Architeuthis " (qui signifie : calmar-chef).
Que sait-on aujourd’hui de cet animal fantastique ? Il reste bien mystérieux. Aussi pour en parler, nous avons interrogé un expert, un scientifique courageux, qui plonge dans les plus grandes profondeurs du globe afin d’étudier des créatures étranges. Il s’appelle Michel Ségonzac, il est spécialiste de la faune abyssale et est l’auteur du livre " Géant des profondeurs ", consacré aux calmars de taille démesurée.
" Vous savez, même aujourd’hui on me demande : " Mais cette histoire de calmar géant, c’est vrai que ça existe ? ". Donc voilà, aujourd’hui encore, certains n’arrivent pas à y croire malgré les preuves scientifiques que nous possédons. "