Le camélia : un succès jamais démenti pour cet arbuste aux multiples variétés

Le camélia des jardins est issu de l’espèce japonaise Camellia japonica. Appelé "tsubaki" au pays du soleil levant, sa fleur rouge à peine éclose est devenue l’emblème des samouraïs, représentant pour eux la brièveté de la vie. Aujourd’hui, le camélia est symbole d’amitié, d’harmonie et d’élégance pour les Japonais.

Son port est bien adapté aux petits jardins d’aujourd’hui puisque des dizaines de variétés disponibles dans les jardineries ne dépassent guère les trois mètres de haut. L’atout principal : une floraison très précoce qui, dès le mois de mars, peut colorer le jardin de rouge, de rose, de blanc et, plus rarement, de jaune.

Introduit en Europe au XVIIIe siècle, le camélia – Camellia en latin – a séduit les jardiniers mais aussi les artistes. Le plus célèbre est Alexandre Dumas fils auteur du roman "La Dame aux Camélias ". Paru en 1848, il y raconte, de manière autobiographique, l’amour qu’il a porté à une courtisane de luxe, Marguerite Gautier. Dans l’ouvrage, elle portait à son corsage un camélia blanc quand elle était disponible et un rouge dans le cas contraire.

On estime qu’il existe 40.000 variétés de camélias à travers le monde. Des variétés obtenues par croisements avec des fleurs simples, semi-doubles, doubles, doubles irrégulières, en forme d’anémone, en forme de pivoine.

En Chine, on préfère les camélias "pudiques" dont les organes sexuels mâles, c'est-à-dire les étamines, ne sont pas visibles. Par contre, les Japonais apprécient les fleurs où les étamines jaunes sont proéminentes, occupant largement le cœur de la fleur et formant un contraste avec la couleur des pétales.

Les Camellia japonica, le plus connu des camélias, fleurissent de décembre à mai en proposant des inflorescences de couleur vive tantôt doubles, semi-doubles. Les fleurs simples des Camellia sasanqua apparaissent d’octobre à décembre d’où leur surnom de camélia d’automne. De février à avril, les Camellia transnokoensis, originaires des montagnes de Taiwan sur les pentes du mont Noko, dévoilent des petites fleurs simples à 5 pétales.

Dans ses régions d’origine, le Japon, la Corée et la Chine, le camélia pousse dans les sous-bois en compagnie des rhododendrons. Il faut donc cultiver l’arbuste dans les mêmes conditions que les rhodos de nos jardins : à défaut d’une terre acide, il faut constituer une poche de plantation en incorporant de la terre de bruyère pure et de bon terreau fertile.

Comme il est vendu en conteneur, il peut se planter toute l’année hors période de gel et de fortes chaleurs. La période idéale est cependant octobre-novembre. Plantez plutôt votre camélia face au soleil couchant, à un endroit où il bénéficie d’ombre au cours de la journée. Très important également, choisissez un emplacement à l’abri de vents froids.

Il faut se méfier des sécheresses de l’été. Etendez au pied de l’arbuste une couverture du sol : des feuilles mortes, des branches hachées pour protéger les racines de la chaleur et conserver l’humidité. Il faudra arroser régulièrement pendant les canicules. Avec sa couche protectrice à son pied, le camélia surmontera bien son premier été puis son premier hiver au jardin. Une fois cette étape délicate franchie, il poussera lentement mais sûrement.

L’arbuste ayant une croissance lente, il s’accommode bien à la culture en pot. On choisit une variété à faible développement qu’on l’installe dans un pot percé de bon volume, avec au fond une couche de billes d’argile pour un drainage efficace de l’eau excédentaire. Il faut un substrat acide. On change la taille du pot tous les 2-3 ans en apportant du substrat neuf. Evitez les emplacements brûlants en plein soleil. La plante reste dehors durant l’hiver. On ne la rentre surtout pas dans la maison !

Jardins & Loisirs vous donne rendez-vous chaque dimanche à 13h40 sur la Une, en replay sur AUVIO et sur Facebook.