Notre système de soins de santé en danger
D’après ce nouveau baromètre, l’augmentation annoncée des cas pour 2030 aura même un impact majeur sur notre système des soins de santé.
Et même si "la situation est loin d’être mauvaise en Belgique" (plus de cas diagnostiqués, mais une mortalité nettement plus faible que la moyenne européenne), selon le Dr Didier Vander Steichel, "si on veut garder ce bon niveau de prise en charge des cancers, il y a du boulot tous azimuts : depuis la prévention, le dépistage, le diagnostic et les traitements, la réinsertion des patients après la maladie, les soins palliatifs. A tous les niveaux, il est urgent d’avoir une série de mesures si on veut rester dans une position favorable".
En d’autres termes, la qualité des soins oncologiques est actuellement très bonne en Belgique, mais elle pourrait baisser fortement si on n’y investit pas davantage dans les années à venir.
Un investissement à prévoir dès maintenant
Notre système, qui était déjà fragile avant la pandémie de Covid-19, est actuellement en train de vaciller. En témoigne l’hémorragie des infirmières et infirmiers dans les hôpitaux due à l’épuisement professionnel qu’a engendré cette crise. Et "c’est également le cas chez les médecins", précise le directeur médical et scientifique de la Fondation contre le cancer.
Raisons de plus, selon lui, pour investir dès aujourd’hui dans le secteur : "On va avoir besoin, dans les années qui viennent et dans la dizaine d’années qui vient, de soignants spécialisés supplémentaires pour prendre le mieux possible en charge toutes les personnes atteintes d’un cancer en Belgique. Cela passe par des oncologues médicaux, des radiothérapeutes, des chirurgiens spécialisés, mais c’est aussi des infirmiers et des infirmières spécialisées, des onco-psychologues, des onco-diététiciens, etc. Et tous ces gens ne se forment pas du jour au lendemain. Donc, il est urgent de prévoir des postes supplémentaires et des personnes supplémentaires qui vont être formés dans cette discipline parce que les besoins ne vont pas aller en décroissant".
L’importance de la prévention
Par ailleurs, la prévention joue un rôle primordial dans la lutte contre le cancer. D’après le baromètre, miser davantage sur cette prévention pourrait même éviter quelque 40% des cancers dans l’Union européenne.
Pour cela, le rapport préconise de sensibiliser davantage les politiciens et les citoyens sur les facteurs de risque. Et notamment sur la consommation de tabac et d’alcool (les Belges en sont de grands consommateurs) qui représentent un grand risque de cancer.
On peut ainsi lire que le tabagisme est la principale cause évitable de cancer au sein de l’Union européenne. Et particulièrement pour le cancer du poumon (environ 82% des cas).
La consommation de tabac est également liée à d’autres types de cancer. En voici les cinq plus fréquents :