Pour la "grande annonce" de sa nouvelle candidature présidentielle, Donald Trump avait soigné le décor: une rangée d'immenses drapeaux américains, une vaste salle à colonnes, des militants chauffés à blanc sur des chaises dorées. C'est pourtant tout autre chose qui a été remarquée: les absents.
Pas de cadre du parti républicain, d'élu influent ou de sénateur... Après les piètres performances des candidats du milliardaire aux élections de mi-mandat, quasiment aucune personnalité de la droite américaine n'a fait le déplacement jusqu'au luxueux club de Mar-a-Lago mardi soir.
"Trump leur a coûté trois élections (en 2018, 2020 et 2022) et ils préféreraient ne pas le laisser en gâcher une quatrième, en 2024", estime Larry Sabato, professeur de sciences politiques à l'université de Virginie.
Le patron d'une entreprise d'oreillers qui nie fermement la réalité de l'élection de Joe Biden, un allié sulfureux de Donald Trump connu pour son tatouage de Richard Nixon dans le dos... Mardi, la foule regorgeait plutôt de ces personnages hauts en couleur, qui gravitent autour de Donald Trump depuis sa défaite à la présidentielle de 2020.
Signe que l'étoile du milliardaire, qui avait ces derniers mois regagné son emprise sur le parti républicain, a pâli, "le manque d'enthousiasme pour la troisième campagne présidentielle de Trump se fait sentir même au sein de sa famille proche", remarque le politologue auprès de l'AFP.
Ni son fils Don Jr., ni sa fille adorée Ivanka - une de ses plus proches conseillères à la Maison Blanche durant son mandat - n'ont participé à cette annonce en grande pompe.
Quelques minutes après l'officialisation de la candidature de son père, Ivanka Trump s'est même fendue d'un communiqué. "J'aime beaucoup mon père", a-t-elle déclaré. "Mais cette fois-ci (...) je ne prévois pas de m'impliquer en politique".