L’étude de la vie sur notre planète passionne les scientifiques depuis des siècles (voire des millénaires) mais ils restaient perplexes depuis 40 ans quant à un élément sur la longue chaîne qui a entraîné la vie comme on la connaît aujourd’hui : "l’évolution précoce des eucaryotes, une famille qui comprend toutes les formes de vie à cellules nucléées", comme l’explique Vice, en d’autres termes, les eucaryotes sont tous les organismes vivants, plantes et animales (donc humain) sur la Terre.
Leur puissance actuelle (les eucaryotes sont dominants aujourd’hui) faisait penser (à juste titre) aux scientifiques qu’ils devaient déjà être présents depuis plus d’un milliard d’années sur Terre. L’incompréhension résidait dans le fait que l’on ne retrouvait pas un élément très important à la vie (le stérol) dans les eucaryotes plus anciens que 800 millions d’années : "L’une des grandes énigmes de la géobiologie était l’absence de stérols fossiles dans toutes les roches de plus de 800 millions d’années", a déclaré à Vice Benjamin Nettersheim.
Comment expliquer que les eucaryotes ne dominaient pas déjà les océans qui, à l’époque, étaient plus des bains de bactéries que d’eucaryotes ?
Ce mystère a tenu en haleine les scientifiques dont Konrad Bloch qui avait émis l’hypothèse, il y a 30 ans, que les eucaryotes les plus anciens auraient pu produire des versions primordiales de ces stérols. Et c’est cela qui vient d’être découvert par Benjamin Nettersheim, géobiologiste et ses collègues : "Nous montrons que le protostérol biote se cachait à la vue de tous et était en fait abondant dans les anciens océans et lacs du monde depuis le début. Les scientifiques ne savaient tout simplement pas comment les rechercher – jusqu’à présent", raconte Benjamin Nettersheim dans un communiqué de l’Australian National University.