Le chef d'orchestre belge René Jacobs réinterprète deux grands opéras de Mozart avec des instruments anciens

Ce nouvel enregistrement marque le monde de la musique classique. Pourquoi ?

L’enlèvement au sérail et La Flûte enchantée ce sont des singspiele, donc on a des airs chantés, avec musique puis de véritables dialogues en allemand sans musique, comme dans une scène de théâtre. René Jacobs, replace le dialogue au centre de l’action, au point de placer de la parole dans les airs uniquement chantés. Il utilise aussi des tempi très rapides, comme c’était le cas à l’époque de Mozart qui a écrit L’enlèvement au Sérail en 1782.

Cette œuvre est dominée par le pardon et la tolérance, des idées des Lumières, communes à la franc-maçonnerie que Mozart intègre en 1784. Et Mozart emprunte des symboles maçonniques pour traduire musicalement l’histoire de La Flûte enchantée tout en portant une autre idée de son temps : l’homme ne se définit pas par son rôle dans la société mais par sa personnalité. Le chef René Jacobs a bien saisi ces éléments, il les met en exergue et essaie de coller le mieux possible à l’interprétation du XVIIIe.