Alors que JJG va souffler ses 70 bougies ce 11 octobre, revenons le temps d’un article sur sa carrière cinématographique et ses bandes originales. Une carrière discrète mais synonyme d’amitiés et de surprises !
Toutes chaînes de radio confondues, il n’y a pas une heure qui ne s’écoule sans qu’elles ne diffusent un titre de Jean-Jacques Goldman. Le musicien français qui aura 70 ans ce lundi 11 octobre a conquis la bande FM mais aussi et surtout le cœur des fans de Chanson française. En télé même chose, les tournées des Enfoirés mises en place pour récolter un maximum d’argent pour les Restos du Coeur réalisent toujours de très beaux scores d’audiences. Si tout semble cartonner pour lui en radio et en télé, nous pourrions nous demander pourquoi on ne le voit pas plus que ça au Cinéma ! ? Car sur grand écran, comme dans la vie, Jean-Jacques se fait plutôt discret…
Sa première collaboration avec le 7e Art date de 1989. Cette année-là, il compose la musique du film "L’Union sacrée" d’Alexandre Arcady avec Patrick Bruel et Richard Berry. Simon Atlan (Patriiiiick) et Karim Amida (Richaaaaaard) sont deux flics que tout oppose. L’un est juif et l’autre musulman. Ils devront mettre de côté ces différences pour démanteler un réseau terroriste. Dans cette aventure musicale et cinématographique, Goldman n’est pas seul vu qu’il compose avec l’un de ses fidèles musiciens (tant sur scène qu’en album), l’accordéoniste Roland Romanelli. Si Jean-Jacques écrit et interprète le "Thème de Lisa" seulement dans le film (cette chanson, vous ne la retrouvez pas dans l’album), la chanson "Brothers", elle, est écrite par Michael Jones et interprétée par Carole Fredericks !
Un an plus tard, en 1990, Goldman compose sa deuxième bande originale pour Bernard Schmitt, l’un de ses proches. Ce nom ne vous peut-être rien mais Schmitt a réalisé pas mal de vidéoclips pour Jean-Jacques dont "Envole-moi", "Il suffira d’un signe" et "Je marche seul". Notez qu’on lui doit aussi les clips "Quelque chose de Tennessee" pour Johnny Hallyday, "Ella elle a" pour France Gall et "Le Paradis blanc" pour Michel Berger. Quand Bernard Schmitt décide de passer en version longue avec son premier (et dernier) film "Pacific Palisades", il fait appel à son complice. Emmenée par Sophie Marceau, cette comédie romantique raconte l’histoire de Bernadette qui décide de tout plaquer pour vivre le rêve américain à Los Angeles. Un rêve qui démarre plutôt pas mal avec les beaux yeux de Ben le cowboy… Côté musique, JJG compose toute la BO du film (une BO qui ne sera jamais commercialisée) dont le titre "Pas envie" chanté par Sabrina Lory (vue et entendue entre autres sur scène dans les deuxième et troisième reprises de l’opéra rock "Starmania"). La chanson générique et éponyme, elle, est composée par Jean-Jacques Goldman et Michael Jones. Elle est quand même interprétée par Monsieur Ray Charles !
Toujours aussi fidèle en amitié, Goldman retrouve Romanelli pour sa 3e et dernière BO, à savoir celle du film "Astérix et Obélix contre César" de Claude Zidi (1999) qu’on ne présente plus. À la fois très hollywoodienne et symphonique, cette musique a été enregistrée à Londres avec les 80 musiciens de son orchestre philharmonique. Retenons encore la chanson "Elle ne me voit pas" soit la complainte d’Obélix envers Falbala interprétée par notre artiste.
Et puis après… plus rien. Ou presque ! Les chansons de Jean-Jacques ont été utilisées dans quelques productions françaises comme "Elle a fait un bébé toute seule" dans "Mon père, ma mère, mes frères et mes sœurs…", "Pas toi" dans "La ville est tranquille", "Je te promets" (écrit pour Johnny) dans "La mentale". Dans la comédie dramatique "Papa was not a rolling stone" de Sylvie Ohayon (2014), on suit la jeune Stéphanie dont l’amour pour la danse et les chansons de Jean-Jacques lui permettent de toujours voir le bon côté des choses.
Un génie, un mec formidable !
Quant à Jean-Paul Rouve, il a été touché par le geste de Goldman lui autorisant à utiliser sa chanson "On ira" dans son film "Lola et ses frères". Invité dans l’émission Quotidien de Yann Barthès en novembre 2018, Rouve était revenu sur la manière dont il avait contacté le chanteur pour les droits de cette chanson. "C’est rare que Goldman accepte que ses musiques soient dans des films", a-t-il raconté. "J’ai envoyé le scénario, il l’a lu et m’a répondu très gentiment 'avec plaisir' […] C’est un génie et c’est un mec formidable. Quand vous faites des chansons, les gens sont payés, c’est normal. Lui, il n’a pas voulu être payé. Ce qu’il a demandé… c’est un beau geste. Mais je ne vous dirai pas quoi !"
Et puis après, me direz-vous encore, bah… plus rien. Ou plutôt si, une dernière pour la route. Quand Zep demande à Jean-Jacques d’écrire la musique de son long métrage animé avec Titeuf en tête d’affiche, Goldman refuse et insiste pour que le dessinateur suisse s’y colle. Ce qu’il fera avec bonheur. Jean-Jacques prêtant quand même sa voix à l’une des chansons du film "Les filles, à quoi ça sert ?" (avec aussi Bénabar, Alain Souchon et Francis Cabrel) !