Le glyphosate a un profil toxique complexe, souligne le Conseil. Si "la carcinogénicité du glyphosate [est] la problématique la plus visible, d'autres effets toxiques possibles du glyphosate sont importants, tels que son impact sur le microbiome intestinal de l'homme et des pollinisateurs, y compris les effets perturbateurs endocriniens et épigénétiques transgénérationnels", selon le CSS.
Pour le CSS, le reste de la période d'autorisation doit être utilisée pour "résoudre le problème de la carcinogénicité". Il souligne aussi l'importance de la transparence et de l'absence de conflit d'intérêts pour toutes les parties intéressées. Enfin, la période d'approbation actuelle doit être utilisée pour "étudier d'autres méthodes de lutte contre les mauvaises herbes".
Le CSS n'oublie pas les conséquences économiques d'une interdiction. "Un équilibre entre les considérations économiques à court terme et le principe de précaution de la protection de la santé humaine et environnementale, d'une part, et la prévention des pertes économiques à long terme, d'autre part, doit être réalisé avec beaucoup de soin."
L'avis du Conseil supérieur de la Santé était prêt en janvier, mais l'instance n'avait pas souhaité le publier en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus. "Il est temps maintenant de se tourner vers l'avenir et de saisir l'occasion de la nécessaire reprise économique pour construire une économie plus durable dans laquelle le glyphosate n'a plus sa place", indique le Conseil supérieur de la Santé.