Face à la concurrence américaine et plus particulièrement des Falcon de la société Space X d’Elon Musk, les lanceurs européens avaient, jusqu’à présent, été décriés. Plus lourds, plus chers et plus polluants car non réutilisables à l’inverse des lanceurs Falcon d’Elon Musk, qui reviennent à leur destination après leur lancement, les lanceurs européens ne partaient pas favoris dans la course commerciale. Mais Jef Bezos, propriétaire d’Amazon, et principal concurrent d’Elon Musk a pris du retard dans le programme de son propre lanceur Blue Origin. Hors de question pour lui, de frapper à la porte de son concurrent, Elon Musk. Résultat, un contrat en or signé avec les Européens.
Hendrick Verbeelen, directeur-adjoint du service spatial Belspo, en convient : "Ce n’est pas le lanceur le meilleur marché dans le monde mais il y a une telle demande de lancements dans le monde qu’Arianne arrive à bien se positionner dans le marché mondial des lanceurs. Le masterplan d’Ariane 6 prévoyait 9 à 12 lancements par an Avec ce contrat signé, nous entrons totalement dans ce qui était programmé à la base."
Un des critères principaux de reconnaissance d’un lanceur, c’est sa fiabilité. Ariane 6 n’a pas encore démontré sa fiabilité puisqu’aucun essai n’a encore été réalisé mais Ariane 5 avait, par contre, très bien démontré sa fiabilité.
A l’avenir, l’enjeu sera l’équilibre entre les vols commerciaux et les vols institutionnels payés par l’ESA, l’Agence spatiale européenne.
Mais Pierre Coquay est très optimiste : "Plus il y a de vols commerciaux, plus on est concurrentiel. On a plus de possibilités d’achat groupé quand on multiplie les vols et on rentabilise mieux le programme Arianne 6. C’est donc un cercle vertueux qui s’installe."