La deuxième semaine du Tour de France 2022 ne nous aura pas déçu, loin de là. Bagarre à tous les niveaux, surprises, retournements de situations, chutes, désillusions, victoire revanchardes : c'est un cocktail d'émotions qui a régalé les spectateurs sur six étapes, des Alpes jusqu'à l'Occitanie. Une semaine que nous vous proposons de revivre en vidéos.
Le courage de Cort Nielsen récompensé
La deuxième semaine de ce Tour de France 2022 a commencé comme la première... avec Magnus Cort Nielsen à l'attaque. Sur la 10e étape, entre Morzine et Megève, l'ancien porteur du maillot à pois s'est à nouveau glissé dans l'échappée. Et ce n'était pas pour y faire de la figuration.
Alors qu'il semblait lâché dans l'ascension vers l'Altiport, le Danois de l'équipe EF a trouvé les ressources pour recoller au groupe de tête et faire parler sa pointe de vitesse dans la dernière ligne droite et raide.
Une victoire pleinement méritée pour le Viking alors que derrière lui, Tadej Pogacar et les siens ont passé une journée tranquille.
Feu d'artifice des Jumbo dans les Alpes, Vingegaard prend le pouvoir
L'attente pour la première grande étape de montagne était grande chez les observateurs du Tour de France. Une patience qui a été récompensée par une bagarre spectaculaire entre Albertville et le Col du Granon.
Dès le Col du Télégraphe, l'équipe Jumbo-Visma a mis la machine en route pour essorer le peloton et éliminer les équipiers de Tadej Pogacar. Un nettoyage à sec qui s'est poursuivi dès les premières pentes du Galibier avec le duo Primoz Roglic - Jonas Vingegaard qui a multiplié les attaques à un maillot jaune totalement esseulé.
Imperturbable, Tadej Pogacar a répondu coup sur coup à toutes les accélérations. Sûr de lui, le Slovène a même trouvé le temps de saluer la caméra avant d'entamer l'ascension vers le Col du Granon. Un large sourire qui s'est transformé en grimace de souffrance à 4,6 km du sommet de ce terrible Col.
Attaqué part Jonas Vingegaard, le double tenant du titre a lâché 5, 10 puis 20 mètres au Danois. Epuisé par les attaques précédentes, il perdra finalement 2:51 sur cette étape mémorable pour céder la tunique jaune à son rival, vainqueur de l'étape devant deux excellents Nairo Quintana et Romain Bardet.
Un champion du monde de cyclo-cross seul au sommet de l'Alpe d'Huez
Au lendemain de sa débâcle au Granon, Tadej Pogacar veut prouver qu'il est encore dans le coup. Entre Briançon et l'Alpe d'Huez, le Slovène retrouve des couleurs et tente même d'attaquer Vingegaard. Sans parvenir à le lâcher. Les deux hommes termineront finalement roue dans roue et remettront leur explication à plus tard.
Mais ce n'est pas pour leurs escarmouches dans l'Alpe que cette 11e étape sera retenue mais bien pour un numéro de haut vol. Celui de Thomas Pidcock. Le champion du monde de cyclo-cross, 22 ans à peine, a épaté la galerie dans la descente du Galibier. Une descente à tombeau ouvert impressionnante qui lui a permis de revenir sur l'échappée dans le Col du Télégraphe avant de se libérer de ses compères Louis Meintjes et Chris Froome sur l'Alpe d'Huez, prouvant que sa victoire au Giro Espoirs n'était pas un hasard.
Pedersen lève les bras à Saint-Etienne, Ewan chute encore
La 13e étape entre Bourg d'Oisons et Saint-Etienne pouvait enfin sourire au sprinters... ce ne sera pas le cas. Ce sont finalement les échappés qui remporteront ce beau bras de fer avec la victoire... d'un sprinteur. Audacieux Mads Pedersen avait tablé sur une escapade victorieuse et a mené sa mission à bien pour devancer en costaud Fred Wright et Hugo Houle.
Derrière, les équipes Alpecin Deceuninck et Lotto Soudal ont tout fait pour réduire l'écart mais leur poursuite obstinée s'est interrompue brusquement lorsque le malchanceux Caleb Ewan a chuté, permettant ainsi aux échappés de prendre la poudre d'escampette.
La revanche de Matthews à Mende, Pogacar tente à nouveau
L'arrivée à Mende avec l'exigeante montée Jalabert dissuade tous les sprinters de contrôler la course. C'est donc une échappée de plus de 20 coureurs qui se dessine au départ de Saint-Etienne. Parmi eux Michael Matthews, deux fois deuxième sur ce Tour de France, et Louis Meintjes, 13e du général.
Le Sud-Africain de l'équipe Intermarché Wanty-Gobert fera la bonne opération du jour en reprenant plus de 11 minutes au maillot jaune Vingegaard pour s'installer à la 7e place du classement.
L'Australien va quant à lui s'offrir une des plus belles victoires de sa carrière. Un succès obtenu au courage, avec une attaque à 50 km de l'arrivée et un jusqu'au-boutisme émouvant dans l'ascension de Mende pour résister puis contrer un excellent Alberto Bettiol.
Dans le peloton, Vingegaard et Pogacar se sont livrés un nouveau duel sur trois kilomètres. Suffisants pour distancer les autres rivaux, insuffisants pour départager les deux champions.
Enfin Philipsen, Jumbo-Visma perd deux pions
Jasper Philipsen avait levé les bras à Calais. Une célébration maladroite derrière un Wout van Aert arrivé en solitaire mais qu'il pensait encore dans le peloton. Douze jours plus tard, c'est bien plus légitimement que le coureur belge a pu lever les bras suite à sa victoire à Carcassonne sur la 15e étape.
Après 8 places dans le TOP-3 d'étape en deux participations au Tour de France, le sprinteur de 24 ans a enfin atteint son objectif.
Caractérisée par une chaleur accablante, cette 15e étape n'a pas vraiment donné le sourire à l'équipe Jumbo-Visma. Avant le début de l'étape, la formation néerlandaise a dû faire face à l'abandon de Primoz Roglic, diminué par sa chute sur la 5e étape et loin de sa meilleure forme.
Un forfait qui a précédé de quelques heures celui de Steven Kruijswijk, victime d'une fracture de la clavicule à 65 km de l'arrivée. Jonas Vingegaard a lui aussi chuté sur la route de Carcassonne en compagnie de Tiesj Benoot. Une glissade sans gravité mais qui n'est pas anodine dans une équipe fragilisée dans la montagne en vue de la troisième semaine décisive dans ce Tour de France.