Une femme danse sur la piste d’une boite de nuit. Les paillettes sur ses paupières font écho à celles de sa robe. Soudain, des images traumatiques remontent à la surface de sa conscience et la perturbent. Judith a été violée lorsqu’elle était enfant par son beau-père. Elle vient d’apprendre que le procès n’aura pas lieu. C’est dans cette même robe qu’on la suit de la confrontation de son violeur jusqu’aux marches du Palais de Justice de Bruxelles.
Voilà pour l’histoire du court-métrage de fiction Hématome, écrit et réalisé par Babetida Sadjo, qui joue également le rôle de Judith, et dans lequel elle adapte sa propre histoire. Un film qui traite, avec une grande liberté de ton et soutenu par une très belle photographie, des conséquences physiques et psychiques de l’inceste mais surtout de l’inadéquation de la justice face aux victimes. "La justice est une femme aux yeux bandés. La justice est aveugle, elle ne verra rien de mes blessures", lance la protagoniste du film.