Les chômeurs de longue durée seront-ils bientôt contraints d’accepter un "job de base" sous peine de dire adieu à leurs allocations ? C’est en tout cas la proposition formulée par le président du parti socialiste flamand. Une proposition qui agace plusieurs partis côté francophone. Pour le PS, on ne doit pas opposer travailleur et sans emploi et pour Ecolo, il ne faut pas gifler les sans-emploi mais plutôt leur tendre la main. Sur le plateau de QR l’actu, l’économiste Bruno Colmant ne défend pas l’idée de couper les allocations de chômage. Il plaide plutôt pour conditionner le maintien des allocations au "recyclage" dans des métiers nouveaux ou en pénurie : "Quelqu’un qui perd ses allocations risque de basculer dans une situation de surendettement et de pauvreté mais ne sera plus alors dans des conditions adéquates pour être formé par les organismes de formation. Le recyclage, c’est à mon sens la clé d’autant que l’avènement de l’intelligence artificielle va créer un choc important sur le marché de l’emploi dans les années à venir".
L’économiste ajoute que cette proposition ne va provoquer qu’un basculement de charge vers les CPAS. Par ailleurs, à entendre Bruno Colmant, le coût du chômage est à relativiser : "Les dépenses du chômage ne représentent que le dixième de ce que l’on paie pour les pensions, les maladies et invalidité. Cela signifie que des personnes vont sans doute quitter le chômage pour être dans d’autres régimes sociaux et on perdra leurs traces dans le marché de l’emploi. En d’autres termes, elles ne pourront plus être recyclées vers l’emploi".