Coronavirus

Le Covid Safe Ticket dans les boîtes bruxelloises ? "Nous sommes clairement demandeurs", répond Brussels by Night

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Par François Heureux, Estelle De Houck

L’élargissement du Covid Safe Ticket devrait entrer en vigueur le 1er octobre dans la Région bruxelloise… pile le jour de la tant attendue réouverture des boîtes de nuit. Alors, les dancings bruxellois devront-ils exiger le Covid Safe ticket à l’entrée des établissements ? Après un an et demi d’arrêt, le monde de la nuit va-t-il revivre grâce au pass sanitaire ?

Chez nos voisins français, les boîtes de nuit ont pu rouvrir depuis le 9 juillet. Mais pas à n’importe quel prix. "Chaque client doit se munir d’un pass sanitaire, d’un QR code qui est scanné à l’entrée. Pas de QR code, vous ne rentrez pas en boîte de nuit", détaille William de Lesseux, correspondant à Paris. Objectif : limiter les contaminations à l’intérieur de l’établissement.

Par ailleurs, le nombre de clients admissibles à l’intérieur des établissements de nuit est limité. "C’est 75% de la capacité de ces établissements depuis le début de l’été, grâce au pass sanitaire". Quant au port du masque à l’intérieur, il n’est pas obligatoire mais recommandé. "On a vu fleurir devant les discothèques des tentes pour se faire tester avant d’aller danser. Chacun s’est donc adapté."


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Un protocole contraignant donc, que les autorités essaient de faire respecter au mieux. "L’État a fait preuve de fermeté cet été. Ici à Paris, des gérants ont eu la visite de la police. Des policiers en civil se sont rendus dans plusieurs clubs, comme le mythique Palace, sur les Grands Boulevards." Certes certains clubs ont été sanctionnés, mais globalement, les policiers ont pu constater le bon suivi du protocole.

Se calquer sur la France ?

Faut-il répliquer le modèle français en Belgique ? Pour Lorenzo Serra, porte-parole et fondateur de Brussels by Night, la réponse est oui. "Nous sommes clairement demandeurs de l’utilisation du Covid Safe Ticket et nous l’avons fait savoir dès début juin. On avait tout de suite très vite compris qu’on n’ouvrirait pas sans ça, puisque l’utilisation du pass sanitaire arrête les super contaminateurs à la porte."

Et toujours d’après Lorenzo Serra, le Covid Safe Ticket est au cœur des discussions. "C’est apparemment ça qui est sur la table et c’est ce qu’on a défendu la semaine dernière dans une grande réunion où tout le monde était présent. C’est l’outil numéro un."


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Le deuxième outil : améliorer l’air en intérieur. "Mais la plupart des clubs sont déjà outillés de ventilation, puisque d’habitude, notre principal combat est la chaleur."

Mais est-ce que le Covid Safe Ticket pourrait priver les boîtes d’une clientèle non vaccinées ? Pour Lorenzo Serra, non. En témoigne le taux de personnes vaccinées dans les open air organisés depuis le 13 août à Bruxelles. "On constate qu’à nos portes, 90% des gens qui se présentent sont déjà en ordre avec la CovidSafeBE app. Et on a 10% de tests antigéniques en moyenne, et ça va tendre à diminuer. On n’a pas eu de gens à nos portes qui revendiquaient de rentrer sans le Covid Safe Ticket."

Se limiter à Bruxelles ?

Par contre, le fondateur de Brussels by Night défend l’application du Covid Safe ticket dans toutes les régions. D’après lui, cela n’aurait pas de sens de limiter son utilisation à Bruxelles.

"Bruxelles n’est qu’un passage piéton entre deux régions. Donc, à un moment, ça n’aurait pas de sens d’avoir un Covid Safe Ticket à Bruxelles et rien ailleurs. Par ailleurs, si on n'utilise pas un Covid Safe Ticket en milieu festif, c’est clair qu'on referme dans un ou deux mois. Dans une boîte, on est les uns contre les autres, donc si on laisse rentrer trois super contaminateurs, il y a 300 personnes contaminées."

1 an et demi d’arrêt

Cette réouverture n’aura pourtant pas lieu pour tout le monde. Après un an et demi d’arrêt, certaines boîtes de nuit ont fermé depuis. "La vraie question va être à l’ouverture, c’est là qu’on va voir les dégâts. Si la nuit ne reprend pas à 100% tout de suite et à fond, c’est clair qu’il pourrait y avoir quelques faillites les unes derrière les autres parce que les gens ne pourront pas payer les dettes accumulées en 18 mois, puisqu’en fait, les coûts fixes à l’arrêt n’ont pas été payés par les aides régionales. Elles ont en partie été payées, mais on est loin du compte pour certains."

La Capitale avait pourtant une place importante dans le monde de la nuit européenne. "Bruxelles a une vraie crédibilité parce qu’on a beaucoup d’artistes, on a beaucoup de clubs et on a des clubs qui sont renommés au niveau international", confirme Lorenzo Serra.


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"Il y a des gens qui se déplacent à Bruxelles : on est au centre de l’Europe, on a des trains à grande vitesse qui arrivent sur Bruxelles, on n’est jamais qu’à 35 minutes de Lille ou à une heure et demie de Paris. Donc c’est clair qu’on a sans doute entre 15 et 20% de touristes qui viennent dans les clubs à Bruxelles."

Le secteur garde donc espoir. "Il y a une crainte, mais j’ai envie d’être confiant. Pourquoi ? Parce que ce week-end, il y a eu plus de 10 open air sur Bruxelles et on parle de dizaines de milliers de personnes qui ont fait la fête ce week-end." Nous verrons donc, le premier octobre, si les fêtards auront retrouvé le chemin des boîtes de nuit, munis de leur Covid Safe Ticket.

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