Belgique

Le Covid Safe Ticket est-il réellement contrôlé dans l'Horeca à Bruxelles? Nous avons fait le test...

Covid Safe Ticket : est-il réellement contrôlé à Bruxelles ?

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Par Jean-François Noulet, sur base du reportage de M. Caulier et L. Van de Berg

Depuis la mi-octobre, le dispositif du Covid Safe Ticket (CST) a été renforcé à Bruxelles. Le CST est ainsi notamment nécessaire pour pénétrer dans les établissements du secteur Horeca. Boire un verre à l’intérieur, manger implique de pouvoir prouver, via le Covid Safe Ticket, soit qu’on est en ordre de vaccination contre le Covid, soit qu’on dispose d’un test PCR négatif récent, soit qu’on est guéri depuis moins de six mois. 

La charge revient aux responsables des établissements Horeca de demander à leurs clients de présenter un CST, sous forme de code QR à scanner. Ils sont aussi censés vérifier l’identité de la personne. 

Dans les faits, nos équipes ont pu se rendre compte que ce n’était pas encore systématique.

Un coup de sonde sur le terrain : pas de CST demandé dans deux établissements sur cinq

Nos équipes de reportage ont voulu tester à Bruxelles dans quelle mesure le Covid Safe Ticket était demandé dans les établissements du secteur Horeca. 5 établissements ont été visités. Seuls trois établissements sur les cinq ont demandé à nos équipes de présenter un Covid Safe Ticket. Deux établissements n’ont rien exigé du tout pour permettre de s’installer à une table.

Plus étonnant, nos "testeurs" ont, à chaque fois, présenté un faux Covid Safe Ticket, à savoir le CST d’une autre personne. Le Covid Safe Ticket était présenté sous forme de capture d’écran et sur papier. A chaque fois l’accès à l’établissement Horeca a été accordé, sans sourciller.

Aucun des établissements visités n’a cherché à vérifier l’identité des clients.

Des clients bruxellois interrogés confirment cette tendance

Nous avons aussi interrogé plusieurs clients sur leur expérience dans les bars et les restaurants de Bruxelles depuis que le Covid Safe Ticket est en vigueur. Leur demande-t-on de présenter un CST en bonne et due forme ? "Cela m’est déjà arrivé plusieurs fois qu’on me le demande, mais il y a plein de bars où on rentre et où il n’y a vraiment aucun contrôle. C’est, du 50-50", répond une cliente.

"J’ai eu plus d’expériences où on ne me le demandait pas que d’expériences où on me le demandait", affirme une autre.

"On n’a déjà oublié de le demander une fois. Sinon, généralement, c’est normal, on le demande partout", explique un autre client. Tout semble donc varier d’un établissement à l’autre.

Quant à la vérification de l’identité du détenteur du Covid Safe Ticket, là aussi, c’est variable. Si certains clients ont eu des expériences où CST et preuve d’identité étaient exigés, pour d’autres, ce n’est pas le cas. "Seulement le Covid Safe Ticket, pas de carte d’identité", répond une cliente. "Cela dépend vraiment des bars", explique une autre. "On ne m’a pas demandé de carte d’identité pour l’instant", affirme un autre client.

Que fait la police ?

Du côté de la zone de Police Bruxelles-Ixelles, on explique qu’on est actuellement dans "une phase de sensibilisation". Elle a débuté le 15 octobre et s’achèvera le 31 octobre. "Donc, pour le moment, on est en phase réactive. Cela veut dire que quand il y a des appels de personne qui nous signalent des faits, on va sur place", explique Ilse Van de Keer, la porte-parole de la zone de Police Bruxelles-Ixelles.

Qui appelle la police ? "C’est soit des exploitants qui nous disent qu’ils ont un client qui n’a pas de Covid Safe Ticket et qui veut rentrer et ne veut pas partir. C’est aussi parfois des gens qui disent qu’il n’y a pas de contrôle à tel ou tel établissement", explique Ilse Van de Keer.

Sur base de ces appels, actuellement, la police se déplace. Généralement, explique Ilse Van de Keer, "les gens quittent sans problème", lorsqu’il s’agit de clients sans CST.

Jusqu’à présent, la police de Bruxelles-Ixelles a été appelée une douzaine de fois. Deux procès-verbaux ont été dressés.

A partir du 1er novembre, la police sera sur le terrain, "avec des patrouilles qui seront employées rien que pour aller contrôler les mesures et voir si les exploitants des différents établissements qui sont censés contrôler si tout le monde a bien le Covid Safe Ticket font le nécessaire", poursuit Ilse Van de Keer, la porte-parole de la zone de Police Bruxelles-Ixelles.

Les exploitants risquent une amende allant de 50 à 2500 euros. Les clients, eux, sont passibles d’une amende comprise entre 50 et 500 euros.

Contrôle du CST et de l’identité doivent aller de pair

Les patrouilles de police vérifieront "si on contrôle le Covid Safe Ticket ainsi que l’identité de la personne qui se présente", précise Ilse Van de Keer, de la police de Bruxelles-Ixelles. Celle-ci confirme qu’il y a "des gens qui, pour l’instant, utilisent un CST qui n’est pas le leur". Donc, ajoute Ilse Van de Keer, "il est nécessaire de contrôler, non seulement le CST, mais également l’identité de la personne".

Le dispositif prévu par les autorités bruxelloises est assez clair à ce sujet. Un récapitulatif sous forme de foire aux questions est d’ailleurs disponible ici.

Qui a le droit de contrôler le Covid Safe Ticket ? "L’exploitant ou l’organisateur de l’événement a le droit de contrôler votre CST. Toutefois, ils sont obligés d’établir une liste de personnes habilitées à ce contrôle. Ces personnes seront autorisées à croiser le QR code et vos données d’identité. Aucun enregistrement de données n’est autorisé", précise-t-on du côté de la Région bruxelloise.

Comment les contrôles seront-ils effectués ? C’est CovidScan qui est l’application officielle belge pour scanner et valider les CST. "Chaque exploitant ou organisateur doit mettre en place les outils nécessaires au contrôle et établir la liste des personnes habilitées à effectuer ce contrôle", peut-on lire dans la foire aux questions des autorités bruxelloises. "Ces personnes auront l’autorisation de croiser le QR code et les données d’identité des visiteurs/clients. Si le CST n’est pas en ordre ou en cas de refus d’un visiteur/client de se soumettre au contrôle d’identité, l’exploitant/organisateur refuse l’accès aux personnes en question. Il peut faire appel aux forces de l’ordre si nécessaire", est-il précisé.

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