Le cri de Tarzan a résonné pour la première fois il y a 90 ans

Tarzan, seigneur des singes, posa le pied sur la gorge de son ennemi vaincu et lança à tous les échos de la forêt le cri sauvage du conquérant…

En écrivant ces quelques lignes en 1912, il y a 110 ans déjà, le romancier américain Edgar Rice Burroughs était de loin de s’imaginer que cet homme singe, son Tarzan, allait devenir l’un des héros les plus célèbres de l’Histoire d’Hollywood.

Depuis la création du cinéma, Tarzan est le héros d’une cinquantaine de films. Si le premier date de 1918 ("Tarzan chez les singes" avec Elmo Lincoln dans le rôle-titre), le dernier est sorti durant l’été 2016. Intitulé "La légende de Tarzan", il était plutôt assez réussi ! Ce qui est bien avec Tarzan, c’est qu’il en existe un pour chaque génération. D’ailleurs, nous avons tous des souvenirs de l’un de ces films comme "Greystoke" en 1984 avec Christophe Lambert. Bon d’accord, il était épais comme une pomme chips et sale comme Aragorn mais qui a dit que Tarzan doit absolument pousser de la fonte et sortir de chez le coiffeur avec une permanente comme Miles O’Keeffe. Vous vous souvenez du Tarzan joué par ce dernier ? Normal ! Cette année-là, en 1981, on n’avait d’yeux que pour sa Jane, l’incroyable Bo Derrek. Tout est dans le prénom. Donc oui, nous avons tous notre Tarzan préféré. Mais celui qui a réellement marqué l’Histoire se nomme Johnny Weissmuller !

Le petit Johnny n’a pas sept mois quand il débarque aux Etats-Unis avec ses parents de sa Hongrie natale. À neuf ans, il contracte la polio. Le médecin de la famille lui propose alors de le soigner par la pratique intensive de la natation. Johnny plonge à corps perdu dans ce sport. Véritablement doué, non seulement, il guérit mais il devient aussi l’un des grands champions de cette discipline au pays de l’Oncle Sam. Mieux encore, en 1924, aux JO de Paris, il remporte la médaille d’or aux 100 mètres nage libre. Repéré pour son physique des plus avenants, voilà qu’il pose maintenant pour des publicités de sous-vêtements. Il n’en fallait pas plus (ni moins) pour qu’il enfile le slip léopard de Tarzan. Nous sommes le 25 mars 1932, il y a tout juste 90 ans, et à New-York, lors de l’avant-première mondiale du film "Tarzan, l’homme-singe" de W.S. Van Dyke, quand le public découvre comment la star des bassins est devenue une icône hollywoodienne. Mais ce n’est pas tout. Avant ce film, Tarzan avait déjà été le héros de quelques adaptations cinématographiques… Mais c’était des films muets. Or, depuis 1927, le cinéma est parlant. Le public découvre non seulement le physique parfait de Johnny mais aussi la voix de Tarzan et son célèbre cri…

D’après la légende, ce cri serait un subtil mélange de yodel autrichien avec un peu de ricanements de hyène et quelques notes de musique. Quoi qu’il arrive, ce cri, il a poussé Johnny Weissmuller au sommet du Box-office. Suivront encore, entre 1934 et 1948, pas moins de 11 autres films avec le nageur au générique. Un petit peu comme la saga des Martine, vous avez "Tarzan et sa compagne", "Tarzan s’évade", "Tarzan trouve un fils", "Le Trésor de Tarzan", "Les aventures de Tarzan à New York", "Le triomphe de Tarzan" (où il combat les Nazis), "Le mystère de Tarzan", "Tarzan et les Amazones", "Tarzan et la Femme léopard", "Tarzan et la Chasseresse" et "Tarzan et les Sirènes".

(Re) Visionnez ces films car ils définissent à eux seuls le genre Aventure cher au cinéma made in Hollywood. Mais si vous avez aussi l’occasion, (re) lisez encore la saga (de 26 tomes) écrite par Edgar Rice Burroughs. Une magnifique saga qui parle surtout d’intégration, de vivre-ensemble. Une ode à la nature. Une invitation à la protection de notre environnement et à la sauvegarde des espèces (quelles qu’elles soient). Et juste comme ça, il n’y a que dans les romans qu’on apprend ce que signifie réellement le nom Tarzan. En langage simiesque, il veut dire… Peau blanche !