Le cyclone tropical Batsirai a quitté Madagascar lundi en épargnant les principales villes mais laisse dans son sillage des dizaines de milliers de sinistrés, vingt morts et le "grenier à riz" du centre du pays ravagé, faisant redouter à l’ONU une aggravation de la crise humanitaire.
La grande île de l’océan Indien, qui compte une population de près de 28 millions, était déjà sous le choc d’une tempête tropicale, Ana, qui a fait 55 morts fin janvier. Et ce récent cyclone a coïncidé avec les propos du président sud-africain Cyril Ramaphosa, rappelant que l’Afrique "supporte à la fois le poids et le coût" du réchauffement climatique.
"Batsirai a quitté Madagascar ce matin à 07h00 (04h00 GMT) pour sortir sur le golfe du Mozambique", a déclaré à l’AFP Jean-Benoit Manhes, représentant adjoint de l’Unicef dans le pays.
Selon le dernier bilan du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), vingt personnes ont été tuées et 55.000 ont dû quitter leurs foyers abîmés ou détruits par la pluie diluvienne et les rafales de vent qui ont atteint jusqu’à 165 km/h.
L’agence des Nations unies pour l’enfance craint notamment que de nombreuses victimes soient des mineurs, dans un pays, l’un des plus pauvres au monde, où ils représentent plus de la moitié de la population.
Le cyclone, qui avait précédemment arrosé l’île française de la Réunion, a frappé Madagascar dans la nuit de samedi à dimanche, sur la côte orientale, sur une zone de 150 km de long, peu densément peuplée et agricole.
A Mananjary, son épicentre, les riverains accablés ont contemplé dimanche leur ville en lambeaux. "Où que vous alliez, tout est détruit", confiait à l’AFP Faby, un habitant. "Nous supplions le gouvernement de venir nous aider dès que possible", opinait un autre homme, Fana.