Il vous est peut-être déjà arrivé d'avoir des rougeurs au visage et au cou ou encore de la tachycardie ou des nausées après avoir bu un petit verre. Cela pourrait être dû à une intolérance à l'alcool. Éléments d'information avec le Dr Van der Brempt, pneumo-allergologue à Marche-en-Famenne et aux Cliniques Saint-Luc à Bouge (Namur), qui est intervenu dans l'émission "La Grande Forme".
L'allergie à l'alcool est un phénomène très complexe et peu courant mais il existe bel et bien. En principe, pour pouvoir parler d'allergie, il faut des anticorps anti-allergiques que l'on fera pour un rhume des foins ou encore une allergie aux poils de chat. Ces anticorps réagissent alors avec notre organisme et provoquent les symptômes classiques d'une allergie. Or, l'alcool n'est pas capable de provoquer la formation d'anticorps donc les différentes réactions qu'on peut avoir portent plutôt le nom d'intolérance à l'alcool souligne notre expert.
Le syndrome du flush
Chez certaines personnes, l'alcool est moins bien toléré et les symptômes peuvent ressembler à ceux engendrés par une allergie. Cela s'explique par le fait que pour détoxifier l'alcool (l'éliminer de l'organisme), il faut passer par deux étapes (deux enzymes) au niveau du foie :
- Première étape : l'alcool est d'abord transformé en une première substance très toxique (acétaldéhyde).
- Deuxième étape : l'alcool est transformé en vinaigre (acide acétique).
Au deuxième stade de cette transformation, il y a une grande toxicité chez certaines personnes - notamment chez les personnes d'origine asiatique qui ont une prédisposition génétique - car il y a une déficience de cette deuxième enzyme. Résultat : l'alcool reste calé à la première étape avec une substance toxique qui s'accumule dans le sang et va contaminer les organes.
"C'est une substance irritante qui se traduit par ce qu'on appelle "un flush" c'est-à-dire des rougeurs dans le haut du corps (visage, cou, etc.), une sensation de malaise, des vertiges ou encore des palpitations. Tout cela est lié à une vasodilatation et un effet toxique de cette molécule."
Cela peut arriver à n'importe quel âge
"Ce genre d'intolérance peut arriver du jour au lendemain, il peut y avoir des déficiences progressives et effectivement, à un certain âge ou suite à certaines maladies (comme une maladie du foie), on peut avoir un déficit dans cette enzyme qui s'installe et cela peut être temporaire ou définitif" souligne notre expert.