Gens de chez nous

Le dessinateur Martin Leroy envoyé spécial au procès des attentats de Bruxelles : « Nous sommes les seuls à pouvoir rapporter au public ce qui se passe visuellement au cours d’un procès »

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Le procès des attentats de Bruxelles a démarré mercredi avec les instructions d’audience. Pendant ce face-à-face entre le juge et le prévenu, il y a des petites mains qui croquent les mimiques des intervenants au procès. Il s’agit des dessinateurs judiciaires. Parmi eux, il y a le binchois Martin Leroy. "J’ai déjà couvert pas mal de procès, alors je ne suis pas stressé", insiste-t-il d’emblée.

Envoyé spécial par l’agence Reuters pour croquer le portrait des accusés, il n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il a déjà couvert les procès Agusta-Dassault, András Pándy, les amants diaboliques, le procès Cools ou encore le procès Dutroux (ndlr, ce qui lui a valu plusieurs publications dans des journaux internationaux). La liste est longue et le voici confronté à un nouveau challenge à Bruxelles. "Cette fois-ci on a une place assise, ce n’est pas toujours le cas. Parfois on est debout ou accroupis. On ne réserve pas toujours une place aux dessinateurs. Avec la distance, ce n’est pas toujours facile. Parfois, je dois aussi travailler avec des jumelles", précise-t-il.

Martin Leroy et son trait nerveux sont de retour dans les prétoires
Le dessinateur travaille au feutre sans possibilité de gommer.

L’art du "one shot"

Quand il dégaine son crayon, il dessine vite. Martin Leroy, fils de Christian Leroy, le célèbre sculpteur binchois, a le trait nerveux. Un style qu’il a développé au cours de sa carrière. "Comme nous sommes les seuls à l’intérieur, il faut aller vite, mais aussi être les plus précis possibles. Je travaille avec deux ou trois couleurs et je dessine au feutre. Je n’ai pas de gomme, donc je ne reviens jamais en arrière".

Le dessinateur a l’habitude de dessiner des "têtes d’accusés" comme il les définit, une incertitude demeure : le physique des accusés sera-t-il le même que celui observé sur les photos ? "On ne peut pas se préparer à l’avance. On travaille sur le vif. C’est au moment où l’on rentre dans la salle et que les accusés entrent avec les policiers qu’on les découvre. Il faut être prêt, car nous sommes les seuls à pouvoir raconter au public ce qui se passe visuellement au cours du procès".

Si finalement les accusés correspondent aux images qu’il a observées, Martin Leroy ne s’attendait pas à tant d’agitation autour du procès. Et même si cela lui donne de l’action à croquer, il espère surtout qu’il n’y aura pas de nouveau report du procès.

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