Comme leurs personnages, Dominique Abel et Fiona Gordon se rencontrent à Paris, où ils connaissent quelques difficultés d’adaptation. En effet, lui est belge, tandis qu’elle est canadienne, aussi les codes de la capitale française leur semblent-ils peu familiers à leur arrivée. Toujours est-il qu’après avoir tous deux fréquenté l’école de théâtre Jacques Lecoq, ils s’établissent ensemble à Bruxelles, où ils fondent leur propre maison de production. Là, ils mettent sur pied quatre spectacles, qu’ils auront l’occasion de jouer dans de nombreux théâtres, puis trois court-métrages qui laissent déjà entrevoir un style burlesque très marqué.
Cette tendance se confirme en 2006, à la sortie de leur premier long-métrage, "L’Iceberg", puis l’année suivante, quand leur second film "Rumba" est révélé au public. Idem pour "La Fée" en 2011, qui rafle les Magritte du cinéma du meilleur son et des meilleurs costumes.
Sorti en salles en 2016, "Paris pieds nus" s’inscrit donc dans la lignée de ce que les réalisateurs avaient fait auparavant. On y retrouve ainsi un jeu physique et clownesque, qui doit beaucoup à la tradition du cinéma muet. De fait, l’influence de grands maîtres tels que Charlie Chaplin, Jacques Tati et Buster Keaton est omniprésente, toutefois elle apparaît ici entièrement renouvelée, à l’aune des technologies et des codes comiques actuels.