C’est un phénomène qui devient malheureusement de plus en plus récurrent. Les violences verbales et physiques dans le monde du football amateur augmentent et éclipsent les belles histoires et anecdotes que peut procurer ce milieu. Dernièrement en province de Hainaut, le match de quatrième provinciale entre Ronquières et Peronnes a été stoppé prématurément. Dents cassées, commotion cérébrale, contusions au visage, le bilan est lourd pour un joueur de Ronquières agressé par des joueurs de l’équipe adverse. Plainte a été déposée et une enquête est en cours.
Ce constat se pose dans toutes les régions et provinces du pays. En Wallonie, en Flandre, à Bruxelles, d’Arlon à Tournai en passant par Hasselt et Louvain, cette problématique concerne toutes les catégories. Des jeunes aux équipes adultes. Même si les équipes de jeunes semblent plus sujettes aux débordements. "Ce qui est fréquent, c’est l’énervement et l’excès des parents. Lors des rencontres de jeunes, il y a souvent des faits de violences entre parents des deux équipes. Ce sont en majorité des accrochages verbaux même si de temps en temps, cela va un peu plus loin. Ce sont des personnes qui ne vivent que pour la gagne. Ils ne regardent même pas si leur enfant progresse. Ce qu’il leur faut, c’est gagner, gagner et encore gagner" déplore Rosario Franciamore, le président de l’Entité Manageoise.
Nous connaissons une pénurie au niveau de l’arbitrage. Venir arbitrer pour des défraiements dérisoires et se faire insulter et frapper, ça n’en vaut pas le coup.
Tant l’ACFF que les différents comités provinciaux ne veulent pas faire l’autruche. Tout le monde est conscient que ces violences sont en hausse. "Peut-être que les gens ont une autre vision, d’autres points de vue et que cela amène à plus de violence. Ils ont aussi moins peur des sanctions qui peuvent en découdre" explique Fabian Saussez, le président du comité provincial du Hainaut. "Il faut s’en inquiéter car à notre niveau, on reste un sport amateur et nous sommes avant tout là pour nous épanouir. S’en prendre à une personne tant verbalement que physiquement n’est pas sans conséquence. La preuve, c’est que nous connaissons une pénurie au niveau de l’arbitrage. Plus personne n’a envie de s’investir dans cette activité. Venir arbitrer pour des défraiements dérisoires et se faire insulter et frapper, ça n’en vaut pas le coup" poursuit le président du CP Hainaut.