Le fournisseur d’énergie Eneco fait couper le courant pour retard de paiement : une tonne de colis alimentaires à la poubelle

Sans la générosité de l’entreprise voisine, la perte aurait été beaucoup plus importante. "Avec une rallonge, on a pu rebrancher quelques congélateurs sur son installation, ce qui nous a permis de sauver plusieurs tonnes de marchandises. " Mais comment est-il possible de couper le courant comme ça sans prévenir ? ", s’énerve Christophe Coussé ?

L’association Maison des familles distribue des colis d’aide alimentaire dans la région de Tournai. La nourriture, qui provient principalement de la banque alimentaire, est stockée dans des congélateurs et chambres froides dans un entrepôt du zoning de Marquain.

Nous sommes, comme tout le monde, un peu étranglés par le coût de l’énergie.

L’asbl, qui était sous contrat avec le fournisseur d’énergie Eneco, reconnaît quelques retards de paiement. "Nous sommes, comme tout le monde, un peu étranglés par le coût de l’énergie. Nous avons reçu une facture de régularisation de 14.000 euros il y a quelques mois et nous avions un plan d’apurement de 1000 euros par mois, en plus bien sûr des nouvelles factures. " Il avoue qu' " Il est arrivé que nous payions les échéances avec un peu de retard, mais nous avons actuellement remboursé tout ce que nous devons."

Contacté par nos soins, Eneco justifie l’interruption de contrat en date du 30 mars 2023 : " Il y avait des factures impayées. Le client a été averti que nous mettions fin à son contrat ", explique Mark Van Hamme, porte-parole d’Eneco.

"Nous n’avons pas été informés de l’interruption du contrat ", réplique Christophe Coussé. " La communication d’Eneco est catastrophique. Ce sont des call centers. A chaque contact, vous recevez une réponse différente."

En cas de rupture de contrat, ce n’est pas le fournisseur d’énergie qui est chargé de couper le courant, mais le distributeur, Ores. "Nous n’avons pas le choix ", explique son porte-parole Jean-Michel Brébant. " Quand un client n’a plus de contrat avec un fournisseur, nous devons interrompre l’alimentation dans les 30 jours."

L’adresse que nous a fournie Eneco n’était pas celle à laquelle le client s’attendait à recevoir l’information.

Sans prévenir le client ? "Si, nous devons le prévenir. Et dans le cas d’espèce, nous l’avons fait. Mais apparemment l’adresse que nous a fournie Eneco n’était pas celle à laquelle le client s’attendait à recevoir l’information."

L’avis de résiliation du contrat, daté du 30 mars, est arrivé à une ancienne adresse de l’association qui ne correspond ni au siège social ni au site de consommation. Il mentionnait bien la date d’interruption de la fourniture : le 25 avril. Mais l’information n’est pas parvenue aux responsables de l’association. D’où la mauvaise surprise mardi dernier.

Dare dare, l’association a conclu un nouveau contrat avec un autre fournisseur d’énergie. L’interruption de fourniture d’électricité aura duré 48 heures. Elle a donné quelques cheveux blancs aux responsables de l’association caritative et provoqué le gaspillage d’une tonne de nourriture destinée aux personnes précarisées.

Que le système de fourniture d’énergie dans notre pays est opaque, que la communication avec les fournisseurs ou les distributeurs d’énergie est compliquée, ça, on le savait déjà. L’épisode en question montre aussi que le système peut être lapidaire et injuste.

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