Frank Vandenbroucke va annoncer de nouvelles mesures budgétaires à destination du personnel soignant. Hausse de salaire pour les infirmiers spécialisés, plafond des défraiements pour volontaires… le ministre fédéral de la Santé compte bien attirer des bras supplémentaires pour lutter contre le covid-19.
L’une des mesures phares annoncées par ministre fédéral de la Santé est la nouvelle enveloppe de 43 millions pour les infirmiers spécialisés. Frank Vandenbroucke espère ainsi répondre à l’une des revendications principales des derniers mois du secteur, où la colère monte.
La classification IFIC dénoncée
De nombreux infirmiers spécialisés dénoncent la classification IFIC, une classification de fonctions entrée en vigueur en 2018 dans les hôpitaux privés. C’est prévu un peu plus tard pour les hôpitaux publics, autour de 2022.
L’idée générale de l’IFIC, c’est de classer les professions dans les soins de santé en fonction des activités que l’on y exerce et plus du titre, de la formation. Le principe général : à fonction égale, salaire égal.
►►► À lire aussi : Des infirmières spécialisées s’inquiètent du nouveau modèle salarial : "Et nos compétences ? "
Avant, c’était le diplôme qui déterminait le barème. Aujourd’hui, le principe est inversé avec le nouveau modèle IFIC. La fonction correspond à une catégorie et cette catégorie correspond à un barème. Ce changement de système a entraîné de nombreux mouvements de protestation au sein du monde infirmier.
Deux types de suppléments
Concrètement, à partir du 1er janvier, les infirmiers spécialistes ayant " un titre professionnel particulier " recevront 2500 euro brut supplémentaires par an. Par titre professionnel particulier, on inclut notamment les infirmiers actifs aux soins intensifs, aux urgences, en oncologie ou en gériatrie.
Les infirmiers spécialisés ayant une " qualification professionnelle particulière " se verront octroyer 833 euros bruts supplémentaires par an. Il s’agit dans ce cas des soins de santé mentale et de la psychiatrie, de la gériatrie, de la diabétologie et des soins palliatifs.
Soutiens aux hôpitaux
Le ministre fédéral annonce d’autres mesures pour soutenir les hôpitaux. Il prévoit notamment des compensations pour couvrir les coûts liés à la réservation obligatoire de lits, aux activités COVID supplémentaires ou la baisse des activités régulières.
Le gouvernement compte continuer à rembourser les coûts d’achat de matériel de protection (gants, masques, blouses, lunettes, visières, matériel de stérilisation, gel et spray alcooliques…) et le temps supplémentaire qui doit être consacré aux mesures par le prestataire de soins, comme désinfecter soigneusement et ventiler son local entre deux consultations.
Etant donné la quatrième vague, le gouvernement a également décidé, la semaine dernière, d’accorder une intervention similaire pour ces derniers mois et pour le premier trimestre 2022. Le gouvernement élaborera une proposition définitive.
Mobilisation des volontaires
Volontaires, étudiants… Le gouvernement fédéral compte sur tout le monde pour donner un coup de main dans la lutte contre cette crise pandémique.
Les heures de travail d’un étudiant dans le secteur des soins sont neutralisées. Le 10 décembre, le gouvernement a décidé que les heures travaillées par les étudiants dans le secteur des soins au premier trimestre de 2022 ne seront pas comptabilisées non plus, car le besoin de personnel dans le secteur des soins se fait à nouveau sentir fortement.
►►► À lire aussi : Salaires, pénurie, études… Infirmièr(e), carnet de santé d’un métier en pénurie
Le plafond des défraiements annuels pour le volontariat en 2022 dans le secteur des soins de santé est augmenté. Le secteur de la santé, tant privé que public, et les centres de vaccination sont inclus dans ce régime. De 1416,16 euros, ce plafond passe à 2600,90 euros. Les volontaires qui perçoivent l’indemnité journalière maximale de 35,41 euros peuvent donc travailler jusqu’à 74 jours/an au lieu de 40 jours/an.
Frank Vandenbroucke annonce également une nouvelle loi d’urgence qui permet de déployer davantage de personnes dans les centres de test et les centres de vaccination. Elle sera bientôt votée en séance plénière de la Chambre et s’appliquera rétroactivement.
L’idée c’est d’encadrer des étudiants par exemple en médecine, en soins infirmiers ou aides-soignants afin de mettre à profit les infirmiers autant que possible autre part que dans les centres de test et les centres de vaccination.