Les mineurs d'âge étrangers non accompagnés (MENA) ne seront plus considérés comme "isolés" dès la prochaine année scolaire en Communauté flamande. Ils ne pourront donc plus bénéficier du montant le plus élevé d'allocation scolaire, a annoncé mercredi la ministre flamande Hilde Crevits. Motif invoqué : l'argent alimenterait le trafic d'êtres humains.
Le gouvernement flamand (N-VA, CD&V, Open Vld) avait déjà décidé de ne plus octroyer aux parents qui ont reçu le statut de réfugiés le montant d'allocations familiales correspondant à la durée de leur procédure d'asile, avec effet rétroactif.
Les "MENA", ces jeunes étrangers arrivés en Belgique sans parents ni représentants légaux, ont quant à eux toujours droit, pendant leur procédure d'asile, aux aides qui les concernent dans le paquet "Grandir" ("Groeipakket") auquel à droit tout enfant en Flandre.
Une allocation réduite
Interrogée par le député N-VA Koen Daniëls, la ministre Crevits (CD&V) a affirmé que ces mineurs avaient bien un tuteur pour gérer l'argent de l'allocation scolaire, mais que ce dernier était souvent mis sous pression pour libérer l'argent et que, souvent aussi, des mineurs l'envoyaient à des proches au pays d'origine, où l'argent serait utilisé pour payer des trafiquants d'êtres humains.
À l'avenir, le montant maximal de l'allocation scolaire (3387 euros) sera fortement réduit. Un élève MENA inscrit pleinement dans l'enseignement secondaire ne recevra plus que 977,6 euros maximum, voire 1.173,24 euros pour certaines filières du troisième degré. Le fait que les mineurs reçoivent effectivement ce montant dépend de leur situation personnelle, par exemple s'ils sont placés en famille d'accueil ou dans un établissement.