Bruxelles

Le gratin des boules (de pétanque) au pied de la Basilique de Koekelberg

Le carré des champions où se joueront les finales est placé dans le tri joli axe stratégique de la vue sur la Basilique de Koekelberg

© B. Schmitz – RTBF

Par Bruno Schmitz

Des boules par milliers qui s’entrechoquent. Bienvenue à l’un des plus prestigieux tournois de pétanque du monde. Et il se déroule chez nous, au cœur de Bruxelles. Plus précisément dans le grand parc au pied de la Basilique de Koekelberg.
Jusqu’à dimanche, on attend près de 2000 joueurs. Certains, amateurs, pour des épreuves amicales. Mais aussi des champions du monde et le gratin de la pétanque mondiale.

Luc de Wilde tout sourire à quelques heures du début du tournoi
Luc de Wilde tout sourire à quelques heures du début du tournoi © B. Schmitz – RTBF

Cela s’appelle "la Bruxelloise à pétanque". Un nom qui, dans l’esprit de nombreux passionnés de pétanque ou même de ceux qui le sont un peu moins, évoque sans doute "la Marseillaise à pétanque", le tournoi de boules le plus connu au monde.

D’ailleurs, le rendez-vous bruxellois n’aurait rien à envier, ou presque, à son cousin sudiste. "Les spécialistes disent toujours : c’est un peu la petite Marseillaise ici", explique l’organisateur Luc de Wilde, qui ajoute en riant "c’est un peu vanté, mais bon. Au moins on peut dire qu’on est connu aujourd’hui dans le milieu de la pétanque. Pour certains joueurs, c’est l’un des plus beaux cadres de jeu de l’année. Je m’explique : comme on a besoin de beaucoup de surface pour les grands tournois, en France, cela se passe souvent sur des parkings ou dans des zonings qui ne sont pas beaux. Ici, quand vous voyez la Basilique, le parc, c’est un rêve".

Il y a des branches, des trous, les traces de gars qui sont passés à vélo. C’est vraiment ça la pétanque. C’est merveilleux, c’est ça la pétanque

Les jolies allées bordées d’arbres du parc Elisabeth serviront de cadre de jeu pour les joueurs de pétanque
Les jolies allées bordées d’arbres du parc Elisabeth serviront de cadre de jeu pour les joueurs de pétanque © B. Schmitz – RTBF

Autre spécificité bruxelloise, les matchs se jouent directement dans les allées du parc, faites de gravillons et de petite surprises. "Il y a des branches, des trous, les traces de gars qui sont passés à vélo. C'est merveilleux, c’est vraiment ça la pétanque. Si c’est un billard, c’est pas gai".

Pour tracer les terrains, les organisateurs installent seulement des ficelles au sol, et des planches de bois pour éviter aux boules de sortir. Il y aura au total 150 aires de jeu, de douze mètres sur deux à chaque fois. Un "carré des champions" a aussi été installé pour jouer les finales qui seront diffusées en direct notamment sur des télévisions en ligne. "Il y a des spectateurs qui regardent cela dans le monde entier, en Australie ou encore en Afrique. On a donc placé ce carré pour que les images montrent la superbe Basilique en arrière-plan", indique encore Luc de Wilde.

Casser l’image parfois négative qui colle à la pétanque

La soixantaine de fûts de bière livrés pour ce tournoi
La soixantaine de fûts de bière livrés pour ce tournoi © B. Schmitz – RTBF

Si le tournoi bruxellois accueille aussi le gratin de la boule mondiale, c’est parce qu’il a été sélectionné pour faire partie du calendrier PPF. "La pétanque française a créé un circuit avec des tournois à Monaco, Saint-Tropez ou encore en Italie. C’est un peu l’ATP ou la Ligue des champions de la pétanque. Alors, quand j’ai rentré le dossier pour Bruxelles, j’étais un peu dubitatif. Puis, ils ont accepté en se disant que c’est l’Europe et qu’il fallait essayer de sortir un peu aussi de la France. Voilà, aujourd’hui Bruxelles est connue dans le monde de la pétanque. Il y a d’ailleurs des prize-money (gains) importants pour les vainqueurs du tournoi de samedi avec les élites mondiales. Environ 4000-5000 euros pour chacun puisque les matchs se jouent à trois contre trois (triplettes) pour les hommes et deux contre deux (doublettes) pour les femmes. Sans oublier les points importants à prendre pour le classement du PPF".

Luc de Wilde en profite aussi pour combattre l’image qui associe souvent alcool et pétanque. "Ce sont des sportifs de haut niveau qui viennent ici. Rappelons que la pétanque est candidate comme sport olympique. Voilà des années que je me bats pour avoir une autre image que celle du pastis et de la bière, pour la pétanque". Même si, à ce moment-là et à quelques mètres de lui, un livreur dépose justement les boissons pour ce week-end. Parmi le lot, quelque 60 fûts de bières. "C’est ce qu’on livre le plus", nous glisse le livreur. Et Luc de Wilde de nous préciser que tout cela servira surtout aux centaines de spectateurs attendus sur les quatre jours de "la Bruxelloise à pétanque". "Même si", ajoute-t-il en riant, "bon on aime bien de boire un verre. C’est une activité très conviviale. Mais il faut toujours garder à l’esprit qu’il y a ici des gens qui ne viennent pas pour ça".

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