Le groupe Dan San revient avec "Grand Salon", un troisième album classieux et lumineux

Réunissant six musiciens-dont une musicienne-Dan San est un groupe qui navigue à contre-courant, qui ne s’encombre pas des modes et des tendances. Et qualité plutôt rare de nos jours, Dan San a choisi de prendre le temps de bien faire les choses. "On ne s’est jamais vraiment inscrit dans cette volonté de produire de manière effrénée. On aime écrire des chansons, les remanier, les retravailler dans tous les sens comme des artisans, et cela prend du temps" explique Jérôme Magnée, un des deux chanteurs et guitariste du groupe. Car il s’agit bien d’un vrai groupe. "On a même l’impression que dans l’essence même du projet Dan San, on est un peu des Mohicans" dit en riant Thomas Médard, deuxième chanteur et guitariste lui aussi " On est six et on a déjà cette particularité d’être deux chanteurs. Jérôme et moi on se partage le lead. Dans une époque plutôt individualiste on essaie vraiment d’incarner un projet collectif. On s’est fait récemment la réflexion, en découvrant la programmation des festivals d’été, qu’on est un des seuls groupes qui se présente en tant que tel, avec une photo de groupe, qui inclut chanteurs et musiciens".

Dan San n’est pas un groupe qui explose mais qui avance pas à pas, qui imprime sa marque progressivement, avec élégance et raffinement.

Si depuis le deuxième album "Shelter" sorti en 2016, il y a désormais un son et un univers propres à Dan San, le groupe assume ses diverses influences musicales. Parmi celles-ci Crosby, Still, Nash and Young, Simon & Garfunkel, the Everly Brothers mais aussi, comme une évidence, les Beatles. Le 1er single issu du nouvel album " Hard days are gone" ne trompe pas. " A la base de l’écriture de la chanson, il n’y avait pas cette volonté de faire une chanson qui ressemble aux Beatles, mais au moment de l’enregistrer, on était plongé dans le film documentaire " Get back" de Peter Jackson et on regardait avec beaucoup de plaisir tout le processus de travail et la technique d’enregistrement des années 70. On était nous-mêmes en pleine création, dans un studio équipé de la même façon, et comme des gamins avec une boîte de Lego on s’est dit, on va le faire ! Et on a utilisé tous les trucs et astuces qu’utilisaient les Beatles à l’époque. Thomas et moi, depuis qu’on est enfant, on écoute les Beatles. Ils ont écrit tellement de chansons, ils sont dans l’inconscient collectif. C’était pour nous l’occasion de rendre hommage à ces artistes qui nous ont à ce point influencés et influencé le monde" explique Jérôme Magnée.

"Grand Salon" fait référence au studio d’enregistrement parisien dans lequel l’album a été réalisé. A l’image de cet endroit, ce 3e opus offre dix titres lumineux, inspirés et habités. " Les thèmes abordés sur cet album sont divers mais une chose est sûre, c’est un album très intime, on y parle de choses personnelles sans se cacher derrière des métaphores. On avait envie d’être plus à livre ouvert" souligne Thomas Médard.

La chanson "Hard days are gone", "les jours difficiles sont passés", en résume peut-être bien l’esprit. " C’est difficile de croire que les jours difficiles sont derrière nous mais par contre, c’est un mantra, c’est une phrase que l’on se répète tous les matins parce que ces dernières années ont été difficiles pour beaucoup de gens et pour les artistes notamment, et maintenant on va à nouveau avoir la chance de défendre nos chansons en live" conclût Jérôme Magnée.

Plusieurs dates de concerts sont d’ores et déjà programmées. Le groupe sera du côté de Liège aux Deux Ours le 3 mai et au Reflektor le 1er juin. Au Jardin Botanique à Bruxelles le 7 mai mais aussi aux Francofolies de Spa le 20 juillet.