Connu aussi localement sous les vocables mayas Quiché et Mam comme "Tzin'chaj" ou "Pachac", l'arbre dégage un parfum agréable. Une qualité qui fait son succès au sein des foyers guatémaltèques à Noël mais aussi son malheur. Comme le marché est illégal dans sa quasi-totalité, aucune statistique ne permet de mesurer exactement l'ampleur du massacre.
Pour les revendeurs, il s'agit d'un trafic très lucratif : les branches se vendent entre 20 et 55 dollars et les prix peuvent même atteindre les 200 dollars dans un pays où 60% des 17 millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté et où le salaire mensuel minimum est d'environ 400 dollars.
Bien sûr, des alternatives artificielles, moins chères, existent bien, mais beaucoup de Guatémaltèques préfèrent toujours l'arbre naturel.
"A la maison, nous avons toujours eu un pinabete en raison de son parfum, c'est le symbole de Noël (...)
"Nous ne sommes pas passés à un moderne, en plastique, qui est cher, lui aussi", ajoute Jaime Reyna, un habitant de la capitale.
En prévision des fêtes de Noël, les autorités guatémaltèques ont déjà mis en place des contrôles routiers pour lutter contre le trafic. Camions, voitures et autocars sont fouillés pour débusquer les arbres en contrebande, explique Erick Alvarado, un technicien du Conseil national des zones protégées (Conap). Les trafiquants encourent des peines de trois à huit ans de prison outre de lourdes amendes, avertit Gymi Marroquin, un policier des services de protection de la nature (Diprona).