Le Japon atteint son taux de natalité le plus bas de son histoire

Des écoliers japonais à Hiroshima

© JFH

Par RTBF avec Agences

Moins de 900.000 cette année : le nombre de naissances a continué de chuter en 2019 au Japon, un plus bas historique depuis 1899 et le début des statistiques tenues par le gouvernement, annonce le ministère japonais de la Santé et des Affaires sociales. Le nombre de naissances est passé de 918.400 en 2018 à 864.000 cette année, soit une chute de 5,9%, la baisse la plus importante depuis 1975, indique le ministère.

La population japonaise s’élève aujourd’hui à 126 millions d’habitants. En moyenne, une Japonaise a son premier enfant à l’âge de 30,7 ans.

Le taux de fécondité est parmi les plus bas au monde : depuis le début des années 1960, il est passé de 2 enfants en moyenne par femme à 1,44 en 2016 alors que le taux de renouvellement naturel s’élève à 2,08. Par comparaison sur la même période, le taux mondial a évolué de 5 enfants à 2,44 et pour la Belgique de 2,54 à 1,7 (source : Banque mondiale).

Plus de décès que de naissances : l’archipel se vide

A cela, il faut ajouter un taux de mortalité élevé. Le recul du nombre de femmes âgées de 20 à 39 ans expliquerait en partie ce déclin naturel de la population japonaise – le nombre des morts excédant celui des naissances -, une tendance amorcée à la fin des années 2000 et qui suscite l’inquiétude des autorités.

Conséquence de ce déclin des naissances, le vieillissement accéléré de la population au Japon pèse en effet lourd sur les finances publiques et les dépenses de la sécurité sociale du pays. Les personnes âgées de plus de 65 ans au Japon représentaient 27,2% de la population en 2015 et pourraient atteindre 40% de la population en 2065.

Si l'archipel ne trouve pas de solution à cette chute brutale de sa démographie, il pourrait être entièrement dépeuplé d’ici 1000 ans.

Travail et vie chère

La faible natalité japonaise s’explique notamment par le coût élevé de la vie : beaucoup de Japonais jugent que faire un enfant est trop difficile à supporter financièrement. Une autre explication est liée au taux de célibat très important, 65% pour les 18-34 ans par exemple.

En outre, les naissances hors mariage restent mal vues. Enfin la hausse du niveau d’études et l’augmentation du taux d’emploi des femmes, combinées à une culture du travail très prenante réduit le temps consacré aux loisirs et à la possibilité de fonder une famille.

Face à ce qu’il a qualifié en 2018 de "crise nationale", le Premier ministre Shinzo Abe a fixé comme objectif de porter le taux de fécondité à 1,8 enfant par femme, contre 1,4 en 2018, encore loin du seuil de renouvellement des générations (2,1).

Parmi les pistes de solution, la gratuit des crèches et maternelles pour les jeunes enfants issus de familles à faibles revenus et des avantages fiscaux pour les jeunes couples et enfin un assouplissement longtemps attendu de la politique d’immigration pour la main-d’œuvre étrangère avec comme secteurs cibles, la restauration, le bâtiment et les soins aux personnes. Cette année, cette ouverture n’a pas encore porté ses fruits avec seulement 895 visas délivrés. L’objectif pour mars 2020 est de 47.550 travailleurs et 345.000 dans 5 ans.

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