La Grande Forme

Le lait est-il bon ou mauvais pour la santé ?

The milk is poured into a ceramic jug into a glass on a natural background.

© GETTY IMAGES

Par Véronique Liesse via

Le lait est un aliment qui fait partie de la base de notre alimentation d’après les recommandations mais dont l’image est bien malmenée. Essayons de faire la part des choses avec Véronique Liesse, nutritionniste-diététicienne et chroniqueuse "food" pour "La Grande Forme".

Lorsque l’on parle de lait, on parle d’un produit issu de la sécrétion mammaire. Concernant le riz, le soja ou les amandes etc., comme il n’y a pas de traite, on ne devrait pas parler de lait pour les aliments végétaux. D’autant que leur composition est très différente de celle du lait animal, ce qui n’en fait pas de mauvais aliments pour autant bien sûr. Mais il est vrai que le lait en a pris pas mal pour son grade ces dernières années et de façon partiellement justifiée mais pas totalement. C’est comme pour tout, il faut nuancer.

Les reproches faits au lait

  • Allergisant
  • Contient des graisses saturées
  • Augmente le risque de cancer du côlon
  • Contient des facteurs de croissance
  • Est plus transformé qu’avant
  • Est à l’origine de nombreuses intolérances

Cependant, il faut à nouveau nuancer souligne Véronique Liesse. Car bien sûr, c’est aussi très individuel et cela va dépendre de la quantité consommée.

Les arguments à nuancer

L’augmentation du risque de cancer du côlon est vraie mais à partir de 400 ml par jour, donc deux verres. Qu’il soit allergisant, c’est vrai chez certaines personnes. On ne peut pas nier que le lait puisse causer des rhinites chez certaines personnes. Maintenant, c’est souvent leur sensibilité propre, liée à leur microbiote par exemple. Mais il n’empêche que ces personnes ont souvent un meilleur confort en excluant les produits laitiers.

Quant aux graisses saturées, le lait en contient mais il contient aussi d’autres graisses intéressantes, et les études montrent que les effets positifs de certains acides gras qu’il contient compense largement les potentiels effets délétères des graisses saturées, qui rappelons-le ont été partiellement dédiabolisées. Donc ce n’est plus un argument valable.

Enfin, concernant l’argument du lactose, il n’est pas bien digéré par une partie de la population, c’est vrai. Et cela peut entraîner des troubles digestifs qui sont souvent moins marqués avec des yaourts qu’avec du lait. Il faut préciser que le lactose est un prébiotique, il a donc des effets potentiellement favorables sur le microbiote. Les personnes vraiment intolérantes vont bien sûr adapter leur consommation. Mais moins vous consommez de lactose, moins vous le supportez.

La Grande Forme

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Le lait peut-il augmenter le risque de diabète de type 1 ?

Une consommation élevée de lait (non maternel bien sûr) augmente ce risque chez certains enfants car sa consommation provoque la production d’auto-anticorps contre le pancréas. Mais là encore, le microbiote semble jouer un rôle évident. Donc nous ne sommes pas tous à risque, c’est individuel et multifactoriel. Mais il n’empêche que cela soit vrai. Le risque est diminué chez les enfants allaités.

Qu’est-ce qui fait finalement que l’on ne parvienne pas à trancher ?

D’abord parce que nous sommes tous différents, donc on ne réagit pas de la même façon. Le lait pourrait être un élément aggravant, mais pas déclencheur. Ensuite parce qu’il y a pas mal de lobbys dans la réalisation des études qui ne sont pas toujours objectives, dans un sens comme dans l’autre. Enfin, parce que c’est très difficile d’isoler l’effet d’un aliment dans les études. Boire du lait peut signifier par exemple que la personne va aussi manger beaucoup de fromage, ou moins de sodas ? A quoi l’effet favorable ou défavorable est-il dû ? Au lait ou à ce que l’on a ou pas consommé à la place. C’est très complexe.

Récapitulatif

En conclusion, le lait n’est pas le poison que certains décrivent mais il n’empêche qu’il est loin d’être parfait et il est préférable si possible d’allaiter son enfant.

Les autorités officielles reconnaissent que sa consommation n’est pas associée à une diminution de risques de fractures.

Il est possible de consommer des produits laitiers ayant un meilleur effet santé que le lait, comme les yaourts par exemple car ils auront l’avantage de contenir des probiotiques.

On va privilégier des produits bios, les moins transformés possibles. On ne peut pas considérer les boissons laitières sucrées comme de bons aliments par exemple.

Si on le supporte (pas de troubles digestifs, pas d’allergie ou de rhinite par exemple) et que l’on aime ça, on en consomme mais pas de façon exagérée. Un verre par jour pour le plaisir, auquel on va ajouter un yaourt ou un morceau de fromage au lait cru par ex.

Votre émission "La Grande Forme" est à revoir sur Auvio.

Loading...

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous