Tendances Première

Le Lambic, une bière en pleine renaissance à Bruxelles

Tendances Première :Les Tendanceurs

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Par RTBF La Première via

Le spécialiste des bières Laurent Munster met en avant deux brasseries bruxelloises qui ont décidé de se lancer dans le Lambic, ce type de bière relativement disparu.

Il était une fois un joli pays plat où les gens vivaient heureux et où vous trouviez une brasserie dans chaque village ou presque. Il régnait alors une douce atmosphère où les effluves de houblon se mélangeaient aux odeurs de malt cuit et parfumaient les rues de nos bourgades. Et puis, plus rien ou presque. L’extinction de masse des brasseries, au 20e siècle, fut terrible. On passa de 3300 à 85 établissements, fin du siècle...

Mais depuis quelques années, des irréductibles Wallons, Bruxellois et Flamands font de la résistance et font renaître de leurs cendres des brasseries et des styles disparus au cours de la seconde partie du siècle dernier. C'est le cas pour le Lambic, à Bruxelles.

La brasserie Taymans à Jette

© Brasserie Taymans

La brasserie Taymans, à Jette vient de rebrasser pour la première fois du Lambic.

Cette brasserie familiale historique a disparu en 1970, lors du départ à la retraite de la seconde génération. La troisième génération ne souhaitait alors pas reprendre le flambeau, d’autant plus qu'à cette époque, le Lambic n’intéressait plus grand monde.

Les années passèrent, mais le bâtiment qui abritait alors le magasin et l'atelier est resté dans le giron familial. Et c'est en 2022 que les 6 petits-enfants du dernier brasseur Pierre Taymans décident de redonner vie au lieu et à l'activité brassicole.

Quelques mois plus tard sortent les deux premières bières de la brasserie, une Saison et une IPA, deux bières tendance qui leur permettent de se lancer sur le marché. Mais ces deux bières ne sont pas la finalité de la fratrie. Il y a derrière cela l’idée de rebrasser du Lambic de façon traditionnelle, comme le faisaient leur arrière-grand-père et leur grand-père. 

Il y a quelques semaines, les premiers brassins de Lambic ont été réalisés. Il faut donc maintenant attendre 3 ans de macération en fûts de chêne - c’est le temps nécessaire pour la fermentation spontanée d’une telle bière -, avant de pouvoir déguster cette nouvelle Gueuze 100% bruxelloise. Qui ne sera que la 3e Gueuze de la capitale après Cantillon et Brussels Beer Project, les autres brasseries qui brassent de la Gueuze étant situées en périphérie.  

Un projet 100% philanthropique ! Il y a, derrière l’intérêt brassicole du projet, une vraie motivation de la famille Taymans pour dégager des bénéfices qui seront à 100% versés à un fonds à finalité sociale, géré par la Fondation Roi Baudouin. Le Fonds André et Jacqueline Taymans a été créé par leurs parents, il y a quasi 30 ans, et vise notamment à aider la jeunesse de Molenbeek, quartier dont ils sont originaires. 

A noter que la brasserie et son mini musée peuvent se visiter lors de journées portes ouvertes.

La brasserie Kestemont à Dilbeek

© Brasserie Kestemont

Gros coup de cœur de Laurent Munster pour la brasserie Kestemont qui s’est installée dans le bâtiment qui abritait par le passé la brasserie Goossens, spécialisée dans le Lambic, dont l’activité s’est arrêtée en 1967 mais dont on trouve déjà des traces en 1767 !

Derrière le projet, deux fils d’agriculteurs qui ont décidé, en 2019, de relancer une activité brassicole sur place. Dans un premier temps, ils récupèrent des mouts fraîchement ensemencés chez Den Herberg, puis gèrent la fermentation durant 3 ans ainsi que les assemblages, pour proposer des Lambics fruités de haut vol.

Depuis 2021, ils se sont équipés de leur propre installation de brassage et réalisent donc maintenant 100% du travail.

Comme les premiers brassins datent  de l’hiver 21, la première gueuze 100% faite maison devrait sortir durant l’été ! Avec les beaux jours, vous pourrez également déguster leurs produits en terrasse à la brasserie, dans un cadre bucolique qui vaut le détour !

Petite spécificité : les fruits utilisés dans les Lambics fruités sont 100% bio et pour la plupart directement produits par les deux compères dans leur propre verger.

A la carte de leurs créations pour le moment, il y a la Kriek, réalisée avec leur variété de cerises de Schaerbeek, sans sucre ajouté car la concentration de fruits est très généreuse, avec une acidité modérée et un taux d'alcool bas. Ils proposent également la rhubarbe, la myrtille, le raisin de vignerons belges, mais aussi un Lambic à l’abricot bio d'Italie et bientôt l'orange sanguine.

Autre spécificité importante à souligner : le blé utilisé dans la conception du Lambic est cultivé également par les brasseurs, en 100% bio. On est donc sur une vraie philosophie de production durable et respectueuse de l’environnement, de circuit court.

► Retrouvez Laurent Munster, spécialiste des bières, sur son site Mi-orge, mi-houblon et ci-dessus dans Tendances Première.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous