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Le Lycée Voyageur : une école du dehors itinérante qui parcourt la Wallonie

Le Lycée Voyageur : une école du dehors itinérante qui parcourt la Wallonie

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Un bus parcourt la Wallonie afin d’y dispenser des cours à des élèves chaque jour. Cette école itinérante s’appelle le Lycée Voyageur, un projet unique en Belgique. Elle prodige un enseignement alternatif basé sur "l'école du dehors" qui accueille tout le monde, et surtout celles et ceux qui ne s'y retrouvent pas dans un cursus traditionnel.

Au lieu de se rendre dans une classe chaque matin, les élèves du Lycée Voyageur montent dans un bus direction un lieu en Wallonie, qui, sera leur salle de classe. Chaque journée est différente, et l’apprentissage se déroule en fonction de projets et thématiques que les élèves souhaitent aborder.

Constitué d’une classe pour cette première année, le Lycée se compose d’adolescents âgés entre 14 et 20 ans. Ils habitent tous entre Charleroi et Dinant et rejoignent le bus presque chaque matin. Presque, car parfois des sessions de deux, trois ou quatre jours s’enchaînent (sans rentrer chez leurs parents le soir) afin de découvrir et apprendre mieux un sujet.

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Le programme est vu, mais sans évaluations ni horaire. Priorité est donnée au terrain, aux expériences que celui-ci peut fournir. En plus des matières classiques et nécessaires pour réussir les examens diplômants, des thèmes pratiques sont abordés.

Cette école à pédagogie alternative, de l’école du dehors, place la volonté d’apprendre de chacun au centre des programmes, comme l’explique Marie de Muijlder sa coordinatrice : "Il y a le CESS via le jury central ou tout examen et diplôme comme objectif, on ne le perd pas cela de vue. Mais, ce sont les élèves qui décident du programme en fonction de ce dont ils ont envie ou besoin d’apprendre."

Pour celles et ceux qui ne s’y retrouvent pas ailleurs

Ce type d’enseignement est choisi par celles et ceux, élèves comme professeurs, qui ne trouvent pas leur place dans le système traditionnel. Une pédagogie alternative ouverte à tout le monde, bien qu’elle ait plutôt vocation à accueillir les personnes ayant une neuro-différence : dyslexie, dysphasie, haut potentiel, etc.

Le Lycée voyageur est né "du constat terrible que l’école exclut une partie significative de personnes qui ont du potentiel et du talent, et qui simplement ne rentrent pas dans une case", explique Marie de Muijlder, fondatrice du Lycée voyageur. " Quand ces jeunes arrivent, on essaye d’abord de les ramener vers un plaisir de revenir à l’école et d’apprendre. Le deuxième objectif, c’est d’apprendre à s’aimer, à se trouver. "

Une formule qui convient mieux à Thomas, élève du Lycée Voyageur, qu’une école secondaire classique : "Etant déjà un élève compliqué, j’avais du mal à rester assis […] On te donne juste les infos et tu dois les boire et le soir retenir. Ici, tu as l’impression d’être utile", explique-t-il à au micro de Ma Télé.

On accorde aussi une grande part à l’aspect humain avec un apprentissage constant sur soi, sur le respect et l’écoute des autres, dialoguer sans violence. Pour la coordinatrice, l’expérience de cette école itinérante revient à un "travail sur soi" que "beaucoup d’adultes ne font pas ou n’ont pas fait". "Ils doivent se confronter à la vie réelle pour se construire. Mais aucun cadre ne permet ça à l’école. L’objectif, c’est donc de redonner de la vie à l’école et de briser l’ennuie des élèves et professeurs", défend Marie De Muijlder lors d’une interview à Télésambre.

Découvrez le reportage à ce sujet par Télésambre : Le Lycée Voyageur, la première école secondaire mobile et décentralisée

Une expérience, des essais et un coût

La rentrée 2022 était la première de ce projet, encore unique en Belgique, avec une classe décentralisée qui parcourt un pays en bus. Cette année pilote aussi est l’occasion de redéfinir certains critères, comme l’âge ou le nombre maximum d’adolescents à scolariser simultanément, pour la rentrée prochaine.

Il y a aussi le coût, il se situe aux alentours de 10.000€ par an pour un élève en FWB, peu importe quel réseau. Sauf que, sans subventions il est difficile voire impossible pour certains parents d’inscrire leur progéniture au Lycée Voyageur. "On a tenté de réduire les coûts au maximum pour arriver à 5000€ par an par élève, grâce à tout un tas de petites choses. On propose aussi un étalement des paiements, du mécénat car certains ne sauront jamais consacrer une telle somme par an", raconte Marie De Muijlder.

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