Le mémorial qui a remplacé la maison de Marc Dutroux à Marcinelle est presque terminé

Les centaines de briques blanches qui composent le mémorial ont été livrées avec un défaut. Elles sont toutes marquées par des coulées de peinture. Mais pas question de les renvoyer à l’expéditeur. "On a décidé de garder ces briques", explique Georgios Maïlis. "Elles sont toutes différentes et uniques. Ces coulées de peinture donnent l’impression qu’elles pleurent. C’est beau et émouvant à la fois."
 

Certains, comme François sont heureux d’enfin tourner la page de celle que l’on surnommait ici la maison de l’horreur. "Notre salle de bains donnait directement sur la maison de Dutroux. Donc chaque matin quand on se levait, on voyait la maison par la fenêtre et ça nous donnait la boule au ventre", se souvient François.

Sa maman Anne espère que la beauté du mémorial va irradier sur le reste du quartier. "On dit souvent que la saleté attire la saleté", dit la quinquagénaire. "On espère qu’ici la beauté et la propreté du mémorial vont apporter un mieux".

Je ne comprends pas pourquoi le jardin est si haut

"C’est très beau…", lance Concetta dans un accent qui sent bon le sud de l’Italie. Mais cette pensionnée, qui vit à cinq pâtés de l’ancienne maison de celui dont elle refuse de prononcer le nom, regrette que le jardin mémoriel ait été placé en hauteur. "J’aurais aimé y jardiner", déplore-t-elle. "Là, je dois vraiment lever les yeux pour le voir."

Inviter passantes et passants à lever les yeux, c’est précisément l’objectif du bouwmeester de Charleroi et de son équipe. S’ils ont volontairement surélevé le jardin, c’est pour faire de ce monument un lieu de mémoire unique. Pour que jamais on oublie. Pour que la lumière et l’espoir l’emportent.