Le métro de Charleroi est-il vraiment «effrayant» ?

On est parti en exploration dans quelques stations pour voir ce qu’il en était.

Une précision, tout d’abord : le métro de Charleroi est ce qu’on appelle un métro léger. C’est un réseau de trams souterrain dans le centre-ville, qui retrouve la surface vers la périphérie.

A chaque fois, ça me choque quand j’entends ça, parce que nous, on travaille beaucoup pour le métro.

On s’est d’abord arrêté à la station " Beaux-Arts " (actuellement en travaux), où on a retrouvé Véronique Benoit, Directrice Opérationnelle Commerciale du TEC Charleroi, qui réagit d’emblée au qualificatif "effrayant" : "A chaque fois, ça me choque quand j’entends ça, parce que nous, on travaille beaucoup pour le métro […], on a encore consenti ici, dans le cadre du plan de relance européen, une belle manne financière pour rouvrir l’antenne M5 vers Châtelet et le grand hôpital de Charleroi. Alors, tout n’est pas parfait, on ne peut pas s’en cacher, on a des travaux à peu près partout… Un peu comme la ville, Charleroi est en travaux un peu partout pour le moment et on sait que d’ici quelques mois, quelques années, le visage de la Ville et de son métro va changer."

Un peu plus loin, on a fait une halte à la station Waterloo. Là, c’est vrai, le décor n’est pas très accueillant : grand couloir un peu désert et mal éclairé, vitres brisées, distributeur automatique de boissons vandalisé… Sur les quais, on a rencontré quelques utilisateurs… Tous soulignent le côté pratique du métro et la ponctualité : "Le point positif c’est que les métros passent souvent, les horaires sont toujours très bien respectés".

Dès qu’on arrive, il y a plein d’odeurs tout ça, il y a des gens pas très nets, moi je ne me sens pas très en sécurité.

Après sur l’ambiance générale dans le métro, les avis sont plus mitigés comme ceux de ces jeunes filles : "En un mot, c’est moche…", "Dès qu’on arrive, il y a plein d’odeurs tout ça, il y a des gens pas très nets, moi je ne me sens pas très en sécurité."

Les gens passent, ils se piquent… Et alors ça se sait, et il y a une descente de police.

Un peu plus loin, un autre voyageur témoigne : "Moi, je trouve ça bien, je donnerais une note… 8/10. Moi, j’ai jamais eu de problèmes… Même si j’ai déjà vu des gens qui se piquaient ici en bas dans la galerie… Les gens passent, ils se piquent… Et alors ça se sait, et il y a une descente de police… Mais je reconnais aussi, j’ai jamais été agressé…".

Mais d’une station à l’autre, la réalité du métro de Charleroi n’est pas forcément la même. On retrouve Véronique Benoit, Directrice Opérationnelle Commerciale du TEC Charleroi, à la station Janson : " Ce n’est pas le Bronx ici, vous êtes au cœur de la station Janson qui a été rénovée, pourtant, il y a pas mal de temps, c’était en 1996. Et décorée par les personnages des éditions Dupuis… Et donc vous voyez, c’est une station safe, sécure, propre et pourtant, c’est une station qui se trouve en centre-ville de Charleroi."

Ce n’est pas le Bronx ici.

Il faut donc un peu relativiser, comme nous le confirment, d’autres jeunes gens croisés aux abords de la station Samaritaine : "Il y a surtout un stéréotype sur le métro. Les gens ont peur mais en vrai, j’y vais et il n’y a rien du tout… Il faudrait juste investir sur le réseau. Il mériterait un petit rafraîchissement. Mais sinon, faut pas que les gens aient peur, il n’y a rien. Je ne me suis jamais fait agresser et ça fait 16 ans que j’habite ici…"

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