Il est 8h15, nous sommes le 27 mars 1995. En fermant la porte de son luxueux appartement, l’homme d’affaires Maurizio Gucci sifflote du Pavarotti, et pense à ses activités de ce début de semaine. Paola et lui ont passé un délicieux week-end, et aujourd’hui ne se profilent que des affaires courantes.
Depuis quelques mois, il a décidé d’emménager juste en face de ses bureaux, situés dans l’un des plus beaux bâtiments de la vieille Milan, au cœur de la Corso Venezia. Il est amoureux de cette ville depuis toujours, lui, le digne héritier d’une des plus grandes familles de la mode italienne. Sa Rolex, offerte par son ex-femme, Patrizia Reggiani, il y a quatre ans maintenant, affiche 8h27. Bien entendu, il possède beaucoup d’autres modèles, mais celle-ci a une valeur sentimentale particulière. Maurizio salue des badauds qui lui envoient des marques d’affection, et traverse la rue, fréquentée par les banquiers d’affaires et les livreurs qui s’affairent déjà.