Oleksandr Tkachenko, ministre ukrainien de la culture, appelle au boycott de Tchaïkovski tant que la guerre n’est pas finie. Une nouvelle qui survient alors que la Scala de Milan s’apprête à ouvrir sa saison ce mercredi 7 décembre avec une autre production d’un compositeur russe, Boris Godounov (1872) de Modeste Moussorgski.
La Russie n’attaque pas seulement physiquement l’Ukraine ; elle essaie aussi de détruire notre culture et notre mémoire.
- Oleksandr Tkachenko (The Guardian)
Depuis le début de la guerre, on recense près de 800 cas de destructions de monuments, musées et œuvres d’art en Ukraine, rapporte le ministre ukrainien de la culture. Par cette interpellation, il souhaite expliquer que la culture est aussi un élément de la guerre, à travers la propagande qu’elle pourrait véhiculer, et que la Russie en use également, le ministre ukrainien la considérant comme un "outil de la guerre dans les mains du gouvernement russe".
Ce n’est pas bannir tout simplement Tchaïkovski que le ministre ukrainien demande, mais de mettre en pause les représentations des œuvres du compositeur "jusqu’à ce que la Russie cesse cette invasion sanglante".
Pour Oleksandr Tkachenko, la guerre a ouvert — à travers la douleur et la tragédie — une porte vers la redécouverte de la culture ukrainienne. Ses représentants se doivent de la préserver et de la remettre en lumière. Le ministre pense qu’il est également urgent de ne plus laisser des artistes qui soutiendraient ouvertement la guerre se produire avec autant d’aisance, "si nous voulons vaincre le projet totalitaire de la Russie".
Un Noël sans Casse-Noisette ?
Il est difficile d’imaginer un Noël sans Casse-Noisette (1892), tant la musique de Tchaïkovski est ancrée dans nos cultures. Composé en 1892 et présenté pour la première fois le 18 décembre 1892 au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, le ballet est une adaptation du conte allemand Casse-Noisette et le Roi des souris dont l’idée est venue au compositeur en s’appuyant sur l’adaptation de l’écrivain français Alexandre Dumas.
L’intrigue du ballet est centrée sur l'histoire d’une petite fille qui reçoit un casse-noisette le soir de Noël. Durant la nuit, le salon devient le théâtre d’une féerie où les jouets s’animent et le casse-noisette se transforme en prince. Tchaïkovski fait appel dans sa composition à des "instruments-jouets" mais aussi au célesta, instrument à clavier contemporain de son époque, qui confère au ballet sa couleur douce, légère, magique et enfantine.