En pleine crise environnementale, le constat est sans appel. La construction participe activement au réchauffement climatique et les urbains en subissent les conséquences. Énergie, émissions carbone, pollution des sols, ressources énergétiques, la fabrication de nos villes consomme énormément. "C'est l'activité qui consomme le plus de ressources minérales et produit le plus de déchets en France", notent Christine Leconte et Sylvain Grisot dans leur essai.
Selon Sylvain Grisot, "les villes ont été construites comme des objets de consommation" jusqu'à présent. Les logements sont imaginés selon des standards et produits en quantité industrielle. Cette façon de concevoir permet de réaliser des économies d'échelle et d'amortir les coûts. La construction du neuf est privilégiée et s'installe dans des espaces vides, des zones agricoles ou naturelles alors que de nombreux bureaux et anciens bâtiments sont laissés à l'abandon.
Ce modèle de "ville jetable" doit cesser, selon les auteurs.
La place n'est plus à la nouveauté mais à la réutilisation des espaces déjà construits.
Pour autant, cela ne sonne pas la fin de la construction. La ville de 2050 existe déjà à 80%. Les 20% restants seront de la nouveauté individualisée bâtie avec "beaucoup plus d'exigence" et "cousue main".