Quel Temps pour la planète ?

Le Moyen-Âge vit encore au rythme de la Maison du Patrimoine Médiéval Mosan

La Maison du Patrimoine Médiéval Mosan

© Thomas COENEN

Par Caroline Gillet via

La cité de Bouvignes, bien installée en bord de Meuse, n’est pas tout à fait comme les autres. Elle est ce qu’on appelle une " ville neuve ", ou encore une " ville nouvelle ", ces noyaux urbains médiévaux créés de toutes pièces dans une politique volontariste, souvent sur des carrefours commerçants soigneusement choisis.

Bouvignes, la voisine de Dinant.

Et Bouvignes ne déroge pas à la règle. Fondée au 12e siècle par le comte de Namur dans l’objectif de contenir l’extension de la ville de Dinant et de la principauté de Liège, cette petite cité s’est fait une place le long de la Meuse. En développant l’industrie du cuivre, les Bouvignois ont mis à profit les ressources territoriales rocheuses propres à la région, ce qui fit leur renommée pendant près de trois siècles.

Un saut dans le temps avec la Maison du Patrimoine Médiéval Mosan

Un saut dans le temps avec la Maison du Patrimoine Médiéval Mosan

Cachée au centre de la ville, la Maison du Patrimoine Médiéval Mosan renferme de nombreux trésors. Entièrement imaginé autour de ce qu’était la vie quotidienne au Moyen Âge en bord de Meuse, le musée emmène ses visiteurs en voyages à travers différentes pièces mêlant vestiges du temps qui passe et reconstitutions pédagogiques. Au milieu de celles-ci, un écran invite à se mettre dans la peau d’un habitant de la ville à sa création. Le but est de réfléchir à où, et surtout comment, construire une ville sur les plateaux en bord de Meuse.

Le petit optimum médiéval

Le petit optimum médiéval
Le petit optimum médiéval © Thomas COENEN

Car construire une ville sur de nouvelles bases ne se fait pas à la légère. D’abord les fortifications, sur un petit promontoire rocheux. Les champs pour les cultures céréalières ? En hauteur, au fond de la vallée, sur des terrains moins humides. La cité, elle, trouve sa place sur les plateaux, pas trop près de la Meuse, pour profiter des avantages de l’eau tout en évitant les risques d’inondation. Mais pour créer une ville, il faut aussi bénéficier d’un climat favorable.

Un climat qui était particulièrement favorable au douzième siècle. C’est ce qu’on appelle le petit optimum médiéval. Cette période, étendue entre le 10e et le 14e siècle en Europe occidentale, a offert un climat plus doux et plus sec qu’aux siècles précédents. De quoi favoriser le rendement agricole, les défrichements importants et la multiplication des constructions urbaines. Autant d’éléments qui ont permis à la ville neuve de Bouvignes de grandir et de concurrencer de nombreuses années la cité voisine de Dinant.

Des traces encore bien présentes

Des traces encore bien présentes
Des traces encore bien présentes © Thomas COENEN

Aujourd’hui encore, ces particularités géographiques restent bien visibles. On peut observer un paysage qui a très peu bougé au fil des siècles. Le fleuve, les plateaux et les rochers sont encore bien là. Et certaines ruines aussi ! Chaque année, les touristes se massent sur la citadelle de Dinant, mais la forteresse de Poilvache, qui résiste vaillamment au temps, comme un symbole de cette puissance médiévale passée, mérite elle aussi de s’y attarder.

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